Qu'est-ce que le diabète ?
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par une hyperglycémie, c’est-à-dire un excès de sucre (glucose) dans le sang.
Comment est régulée la glycémie chez les personnes non diabètiques ?
Le glucose qui circule dans le sang provient de deux sources :
- les aliments : au cours de la digestion, les sucres sont digérés et absorbés par l’organisme sous forme de glucose.
- les ressources internes de l’organisme : le corps dispose de réserves de sucre dans le foie et les muscles. Le foie peut également produire du sucre à partir d’autres substances comme les protéines.
Ainsi, à tout moment, le sucre est disponible pour être utilisé par l’organisme et être converti en énergie, que ce soit après avoir mangé ou dans les moments de jeûne (par exemple, durant la nuit). En effet, le corps à besoin de sucre en permanence y compris quand on dort, pour fonctionner correctement.
Le pancréas joue un rôle de chef d’orchestre dans la régulation de la glycémie (le taux de sucre dans le sang). C’est lui qui va « mesurer » ce taux et qui va produire l’insuline. Grâce à l’insuline, les cellules de l’organisme peuvent capter le sucre qui circule dans le sang et l’utiliser en fonction de leurs besoins. Après un repas par exemple, le taux de sucre augmente : le pancréas va donc produire davantage d’insuline pour le faire baisser et le ramener à un niveau normal. L’insuline favorise également le stockage du sucre dans le foie et dans les muscles. Par ces différents effets qui permettent de diminuer la glycémie, on peut dire que l’insuline a une action « hypoglycémiante » c’est-à-dire qu’elle permet de diminuer le taux de sucre dans le sang.
Le pancréas également est capable de produire du glucagon, une autre substance qui circule dans le sang et qui a une action opposée à celle de l’insuline. En effet, le glucagon a une action hyperglycémiante, c’est à dire qu’il fait augmenter la glycémie quand celle-ci est trop faible.
De l’interaction des deux, insuline et glucagon, le taux de sucre sera compris dans une fourchette de normalité entre 0,70 et 1,10 g/l.
Dans les cas où il n’y a pas suffisamment d’insuline dans le sang, ou si elle est inefficace, les cellules ne pourront plus capter assez de sucre. Celui-ci va donc s’accumuler dans le sang : c’est l’hyperglycémie , caractéristique du diabète. (1)
Pendant la grossesse, certaines femmes développent un diabète particulier, le « diabète gestationnel » lié à une production insuffisante d’insuline dans cette situation. (13)
Il existe 2 principaux types de diabète, très différents l’un de l’autre :
LE DIABETE DE TYPE 1
Le diabète de type 1 (également appelé diabète insulinodépendant, diabète juvénile ou diabète maigre) survient le plus souvent chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune. (1) Il est beaucoup moins fréquent que le diabète de type 2 : il ne représente que 10% des cas de diabète dans le monde. (2)
Lors du diabète de type 1, le pancréas ne fabrique pas assez d’insuline, les cellules ne peuvent donc plus utiliser correctement le sucre qui circule dans le sang, l’hyperglycémie apparaît rapidement. En effet, chez les personnes atteintes de diabète de type 1, le système immunitaire se trompe de cible et va s’attaquer aux cellules du pancréas qui produisent l’insuline : les « cellules β des îlots de Langerhans ». Petit à petit les cellules β vont disparaître : le diabète apparaît en général lorsque 80% d’entre elles ont été détruites. (2-4)
Quelles sont les causes du diabète de type 1 ?
L’apparition de la réaction immunitaire qui va détruire les cellules β du pancréas est liée à l’association de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux encore mal connus. (4)
- Facteurs génétiques : L’hérédité joue un rôle dans la survenue du diabète, 10 à 15% des personnes atteintes de diabète de type 1 ont un parent atteint également. (2,3) Cependant il n’existe pas de « gène du diabète », mais un terrain génétique qui rend le patient plus susceptible aux processus qui détruisent les cellules β du pancréas. (3)
- Facteurs liés à l’environnement :
- Infections : Certaines infections virales pourraient dérégler le système immunitaire et favoriser la destruction des cellules β. (2,3,5)
- Flore intestinale : la composition de la flore intestinale pourrait jouer un rôle dans la survenue du diabète de type 1. (2,5)
- Alimentation : les rôles de la vitamine D, des nitrates, de l’allaitement maternel ou de l’introduction précoce du lait de vache ou des céréales dans l’apparition du diabète de type 1 ont été explorés, mais aucune conclusion claire ne peut en être tirée. (3,5)
- Grossesse : certains événements liés la grossesse pourraient augmenter le risque pour l’enfant de développer un diabète de type 1 (poids élevé à la naissance, âge maternel élevé, infections intra-utérines) (5)
- Infections : Certaines infections virales pourraient dérégler le système immunitaire et favoriser la destruction des cellules β. (2,3,5)
LE DIABETE DE TYPE 2
Il est lié à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme puis par une insuffisance de la production d’insuline. Le diabète de type 2 est appelé également « diabète gras » ou « diabète non insulinodépendant ». Il est plus fréquent que le diabète de type 1 puisqu’il concerne environ 90 % des personnes ayant un diabète : il touche 4 % de la population en France et touche plutôt les adultes. (6)
Quelles sont les causes du diabète de type 2 ?
Les antécédents familiaux
Il existe une prédisposition génétique au diabète de type 2 : plusieurs gènes sont incriminés, ils joueraient un rôle dans le fonctionnement du pancréas ou la synthèse de l’insuline. La fréquence estimée du diabète de type 2 est de :
- 10 à 30% si le frère, la sœur, le père ou la mère est atteint de diabète de type 2,
- 30 à 60% si les deux parents sont atteints,
- 90 à 100% chez les vrais jumeaux.
Surpoids et obésité
Avec l’âge, les cellules de l’organisme deviennent peu à peu résistantes à l’action de l’insuline et cette résistance est accrue en cas de surpoids et d’obésité, c’est ce qu’on appelle « l’insulinorésistance ». C’est la première étape dans le développement du diabète de type 2.
Sous l’effet de l’insulinorésistance, le glucose va s’accumuler dans le sang et l’hyperglycémie va s’installer. Le pancréas doit produire d’avantage d’insuline pour diminuer le taux de glucose : il s’agit de la 2e étape appelée « hyperinsulinisme ».
Enfin, après plusieurs années, le pancréas s’épuise et ne peut plus sécréter suffisamment d’insuline pour réguler le taux de sucre dans le sang : c’est le stade « d’insulinodéficience ». (6)
Manque d’activité physique
Comme l’obésité, la sédentarité favorise l’insulinorésistance, c’est-à-dire qu’elle diminue la sensibilité des cellules de l’organisme à l’insuline. (7) La sédentarité multiplie le risque de diabète par 2.
Alimentation déséquilibrée
De mauvaises habitudes alimentaires peuvent augmenter le risque de développer un diabète de type 2, notamment en favorisant le surpoids et l’obésité. (8,9)
Une alimentation équilibrée, réduite en graisses et riche en fibres alimentaires permettrait de limiter la survenue de l’apparition d’un diabète de type 2. (10)
Age
La fréquence du diabète de type 2 augmente avec l’âge : elle se manifeste en général après 40 ans et elle est diagnostiquée à un âge moyen proche de 65 ans. (7)
Sexe
La fréquence du diabète est plus élevée chez l’homme que chez la femme (en métropole). (10)
Ethnicité
Le diabète est plus fréquent chez les personnes originaires du Maghreb et dans les départements et territoires d’outre-mer. (11,12)
Références: