La prise en charge du diabète de type 1
La prise en charge du diabète de type 1
Le diabète de type 1 est caractérisé par une production insuffisante d’insuline par le pancréas : il faut donc apporter à l’organisme l’insuline manquante pour ainsi assurer que le taux de sucre dans le sang n’augmente pas trop. Si on ne guérit pas du diabète de type 1, on peut toutefois retrouver une glycémie qui soit la plus proche possible de la normale grâce à un traitement par insuline. L’insuline ne peut pas être prise par la bouche, car elle est détruite dans l’estomac, c’est pour cela qu’il faut l’injecter sous la peau. (3)
Etre traité par insuline implique entre autres une auto surveillance régulière de la glycémie plusieurs fois par jour car les besoins en insuline sont variables selon les moments de la journée et de la nuit.
Mesurer sa glycémie de façon régulière permet de savoir quelle dose d’insuline s’injecter. Elle sert aussi à diagnostiquer une hyperglycémie ou une hypoglycémie et à en faire le suivi après le resucrage. (3)
Insuline rapide et insuline lente
Il existe différents types d’insuline, en fonction de leur durée et de leur rapidité d’action :
- les insulines « rapides » qui agissent vite et dont l’action ne dure pas longtemps. Elles sont utilisées notamment pour faire redescendre la glycémie après les repas, c’est ce qu’on appelle des « bolus ». (2,3)
- les insulines « lentes » ou « basales » qui ont une action prolongée sur 24 h administrés donc une fois par jour à des horaires réguliers. Elles assurent la présence permanente dans le sang d’un niveau « de base » d’insuline. (2,3)
Le traitement comprend en général plusieurs injections par jour et associe, pour la plupart des patients, une insuline d’action prolongée une fois par jour et des bolus d’une insuline d’action rapide avant chaque repas (3 fois par jour généralement). (3) C'est ce que l’on connait comme « basal bolus ». Le choix de l’insuline et le nombre d’injections sont définis avec le médecin en fonction du poids, de l’activité physique, du mode de vie et de la glycémie mesurée. (1)
On distingue deux types de schémas :
- l’insulinothérapie conventionnelle : avec 2 à 3 injections de mélanges d’insuline rapide et d’insuline intermédiaire par jour. L'insuline rapide et l’insuline intermédiaire sont souvent pré mélangées, ce qui permet de faire moins de piqures. Les horaires des repas sont fixes, ce qui peut être contraignant pour certains patients. C’est pourquoi on dit que l’insulinothérapie conventionnelle oblige à « ajuster la vie au traitement ».
- l'insulinothérapie fonctionnelle, où l'on tente d'imiter la sécrétion physiologique du pancréas par un schéma basal bolus ou par une pompe à insuline en ajustant la dose d'insuline à la quantité de glucides ingérés. L’insulinothérapie fonctionnelle permet de varier les horaires des repas, c’est pourquoi on dit qu’elle a pour objectif d’ajuster le traitement au mode de vie. (1) Les services hospitaliers proposent souvent des stages d’insulinothérapie fonctionnelle. (4)
Différents modes d’administration d’insuline
L’insuline est dans tous les cas injectée sous la peau à différents endroits (bras, ventre, cuisses, fesses…). Il est recommandé de ne pas se piquer toujours au même endroit mais de varier les points d’injection afin d’éviter les réactions locales (lipodystrophies) responsables de variations dans l’action de l’insuline.
Il existe plusieurs façons d’administrer l’insuline sous la peau (c’est-à-dire en sous-cutané): par injection avec un stylo ou rarement une seringue ou par administration continue à l’aide d’une pompe à insuline.
- Seringues à insuline (peu utilisées en France actuellement) : les seringues sont graduées en unités d’insuline. (1,3)
- Stylos à insuline : ils sont plus faciles à utiliser que les seringues. Les stylos se présentent sous deux formes différentes. Les stylos rechargeables contiennent des cartouches qui contiennent de l’insuline et que l’on remplace à la fin de leur utilisation ; ces stylos permettent de sélectionner la dose d’insuline par1/2, 1 ou 2 unités. Les stylos jetables sont pré-remplis et permettent de sélectionner l'insuline par1/2, 1 ou 2 unités. Une fois que le contenu en insuline a été utilisé ou que la durée maximale (variable selon les insulines) est atteinte, le stylo doit être ramené en pharmacie. (1,3)
- Pompes à insuline : Les pompes à insuline sont de la taille d’un petit téléphone portable. Elles peuvent être fixées à la ceinture et sont reliées à la peau à l’aide d’un cathéter , voire pour certaines (pompes "patchs"), directement posées sur la peau. Le principe de la pompe est de délivrer continuellement de petites quantités d’insuline rapide et des bolus avant les repas. C’est au patient de déterminer les doses à délivrer en fonction de divers paramètres, ce qui nécessite de bien connaitre son diabète. La pompe à insuline est une alternative au traitement par multi-injections d’insuline et elle favorise un meilleur équilibre glycémique. (1,3,4)
Conservation
Avant ouverture, l’insuline se conserve au réfrigérateur entre 2 et 8°, dans le bac à légumes ou le haut de la porte. Elle ne doit surtout pas être congelée. Après la première utilisation, les flacons, cartouches ou stylos d’insuline entamés peuvent être gardés en dehors du réfrigérateur, à l’abri de la chaleur et du soleil (3). Vérifier sur la notice d’utilisation le temps de conservation de chaque insuline en dehors du réfrigérateur. Lors des voyages en avion, l’insuline ne doit pas rester dans les valises mises en soute.
Eviter les hypoglycémies
Le traitement par insuline expose à un risque élevé d’hypoglycémie . Quand la glycémie baisse en dessous de 0,60 g/l ou moins, il faut systématiquement se re-sucrer (un sucre, soit 5 grammes, pour 20 kg de poids), même si c’est l’heure d’une collation ou d’un repas. Pour éviter les hypoglycémies nocturnes, il est conseillé de mesurer la glycémie au coucher (si possible 3 heures après l’injection du soir) et de prendre une collation si elle est basse. La consultation avec le diabétologue est un moment privilégié pour faire le point sur les hypoglycémies et trouver des stratégies pour les éviter. (3)
Sport et diabète de type 1
La pratique du sport quand on a un diabète de type 1 est possible, elle nécessite des adaptations des doses d’insuline et de l’alimentation pour éviter les hyperglycémies et surtout les hypoglycémies . Le sport joue un rôle important dans la vie quotidienne des personnes diabétiques, qu’il s’agisse de loisirs, de sport de compétition ou de niveau professionnel. Plusieurs athlètes diabétiques de type 1 sont même devenus champions olympiques ! Si vous êtes diabétique et que vous souhaitez pratiquer un sport, parlez-en à votre médecin qui vous aidera à adapter au mieux votre traitement. (6)
Vivre avec un diabète de type 1
Auto-surveillance, alimentation saine et activité physique régulière : tous nos conseils pour bien vivre avec un diabète de type 1
Mesure de la glycémie
En pratique, la glycémie dite « capillaire » est mesurée dans une goutte de sang prélevée au bout du doigt grâce à un lecteur glycémique dans la plupart des cas. Il existe aussi désormais des systèmes de mesure de la glycémie en continu à l’aide d’un petit capteur (CGM pour Continuous Glucose Monitoring) qui est placé sous la peau et mesure le taux de glucose interstitiel. (7)
Quel matériel utiliser pour mesurer la glycémie?
Il faut un lecteur de glycémie, des bandelettes (ou électrodes), un stylo autopiqueur et des lancettes à usage unique, à adapter à l’autopiqueur. A noter que l’appareil n’est remboursé par la Sécurité sociale tous les 4 ans qu’en cas de diabète traité par insuline ou de rétinopathie diabétique. (7)
Tenir un carnet d’auto surveillance
C’est le médecin qui définit avec le patient le rythme des mesures de la glycémie capillaire et les doses d’insuline à administrer. (7) Pour garder une trace de l’ensemble de ces mesures et pouvoir les présenter au médecin lors de la consultation, il est recommandé de tenir un carnet d’autosurveillance. Le patient pourra y inscrire jour après jour les différents niveaux de glycémie de la journée, les doses d’insuline administrées et des remarques personnelles (symptômes ressentis par exemple). (8)
Qu’est-ce que la mesure du glucose en continu ?
Le système de mesure du glucose en continu (MGC) permet de mesurer environ toutes les 10 secondes la concentration de glucose dans le liquide interstitiel (glucose interstitiel) et non le taux de glucose dans le sang (glucose sanguin). Au bout de 5 minutes, le système affiche la moyenne des valeurs. (7)
Si le patient dispose d’un capteur de mesure du glucose en continu, il pourra transmettre les données à son médecin de manière électronique (certains lecteurs le permettent également). L’avantage de ces systèmes est d’avoir accès à un historique précis du taux de glucose il est ainsi plus facile d’identifier les éventuelles hyperglycémies ou hypoglycémies. La MGC permet aussi de mieux comprendre l’influence des différents aliments, de l’activité physique ou du stress sur le taux de glucose. Certains capteurs disposent d’une fonction d’alarme qui s’enclenche lorsque le taux de glucose tombe en dessous d’un certain seuil ou lorsqu’il augmente ou diminue trop rapidement. (9)
La plupart des patients qui utilisent un système de MCG ressentent une amélioration de leur qualité de vie et ont le sentiment que le système leur offre une plus grande liberté sociale et professionnelle. Les systèmes de MGC nécessitent une formation spécifique pour le patient pour l’utilisation du capteur et l’interprétation des résultats. (9)
Contrôle de l'acétone
Quand l’apport en insuline est insuffisant, la glycémie monte ( hyperglycémie ). Lorsque l’hyperglycémie est importante, il y a un risque de cétose, c’est à dire une production par l’organisme de corps cétoniques ou acétone. La cétose peut entraîner des nausées, des vomissements ou des douleurs abdominales en plus des signes d’hyperglycémie classique (soif intense, urines abondantes…). L’acido-cétose peut avoir de graves conséquences et provoquer des troubles de la conscience (coma). C’est pourquoi lorsque la glycémie est supérieure à 2,50 g/L il est très important de rechercher l’acétone dans les urines ou dans le sang, à l’aide d’une bandelette spécifique. (8,10)
Dosage de l’hémoglobine glyquée (HbA1c)
Le glucose qui circule dans le sang se fixe sur l’hémoglobine, c’est-à-dire le pigment rouge du sang contenu dans les globules rouges. L’hémoglobine qui contient ce glucose est appelée « hémoglobine glyquée ou glycosylée » (ou « HbA1c » ). Plus la glycémie est élevée, plus la quantité de glucose fixée sur l’hémoglobine est importante. Un dosage de l’HbA1c tous les trois mois permet de mesurer le taux d’hémoglobine des globules rouges ayant fixé du glucose pendant toute leur durée de vie, qui est de 120 jours. (7,11)
Le dosage de l’hémoglobine glyquée est l’élément clé du suivi du diabète. La glycémie varie au cours de la journée, en fonction des repas, de l’activité physique ou de la prise de médicaments. L’hémoglobine glyquée est le reflet de la glycémie moyenne sur 3 mois. Le médecin fixe avec le patient la valeur de l’hémoglobine glyquée qu’il faut avoir comme objectif. Le dosage de l’HbA1c doit être réalisé au moins deux fois par an. (7,11)
Références