La prise en charge du diabète de type 2
Prise en charge du diabète de type 2
Vivre avec un diabète de type 2
La prise en charge du diabète de type 2
La prise en charge du diabète de type 2 ne vise pas à guérir de la maladie mais à normaliser le taux de sucre dans le sang pour éviter les complications. Pour y parvenir, il s’agit d’abord de modifier son mode de vie (alimentation et activité physique) et de prendre, si cela ne suffit pas, un traitement médicamenteux prescrit par le médecin. (1)
Changer son mode de vie(1,2)
Adopter une alimentation saine et équilibrée permet de mieux réguler le taux de sucre dans le sang. En résumé, il s’agit de :
-
faire 3 repas par jour (et une collation éventuelle) et éviter le grignotage ;
-
ne pas sauter de repas pour éviter les variations de la glycémie qui favorisent le grignotage et pour mieux contrôler le poids ;
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manger de tout, sans aliment interdit mais sans excès, une alimentation variée permettant d’apporter les différents nutriments indispensables à l’organisme (vitamines, sels minéraux, oligo-éléments) ;
-
privilégier les fruits, les légumes, les féculents (pain complet, céréales, riz, pâtes…), les poissons ;
-
éviter l’alcool et les produits salés, sucrés ou gras. (1,2)
Une alimentation trop riche en graisses favorise la prise de poids et augmente le risque cardiovasculaire. Pour limiter l’apport en graisses il est conseillé de :
-
doser les graisses utilisées pour cuisiner ;
-
privilégier les huiles d’origine végétale (olive, colza, soja, noix…) plutôt que le beurre ;
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favoriser les modes de cuissons sans matières grasses (vapeur, papillotte…) ;
-
bien lire les étiquettes des plats : au-dessus de 10% de matières grasses, le plat est considéré comme « gras ».
Il est important de bien répartir l’apport en sucres. Un repas équilibré doit comporter des sucres complexes (féculents) et des sucres simples (fruits par exemple). L’apport de ces deux types de sucres permet de mieux contrôler la glycémie, ce qui permet d’éviter les baisses importantes de glycémie au cours de la journée et d’éviter le grignotage. (2)
Pour bien réguler la glycémie un apport suffisant en fibres est nécessaire car celles-ci peuvent ralentir l’absorption des sucres. Les fibres alimentaires sont retrouvées dans les légumes, les fruits et les aliments à base de céréales complètes (pain, pâtes, riz complets…). (2)
Une activité physique régulière
Adopter une hygiène de vie plus saine, c’est aussi pratiquer une activité physique régulière, adaptée aux possibilités et aux préférences de chacun. Il ne s’agit pas forcément de pratiquer un sport mais de bouger davantage au quotidien : l’équivalent de 30 minutes de marche par jour permet de diminuer et de stabiliser le taux de sucre dans le sang. C’est pourquoi il est conseillé de jardiner, de bricoler, de promener son chien, de privilégier la marche et le vélo plutôt que la voiture… autant de façons de se dépenser de façon douce, à tout moment dans l’année et à tout âge. (1,2)
En cas de reprise du sport, un avis médical est recommandé. Il est essentiel de choisir une activité motivante : pratiquer un sport dans un club peut justement aider à gagner en motivation. L’activité choisie doit également être en accord avec la condition physique. Par exemple, en cas d’articulations raides, certaines activités sont particulièrement appropriées : danse, yoga, promenades, natation, aquagym… Sachez également qu’il n’y a pas d’âge pour commencer à pratiquer une activité physique. (3)
En cas de diabète il est recommandé d’arrêter de fumer, en particulier car la fumée de tabac favorise le dépôt de cholestérol sur les parois des artères. (2)
Cures thermales
Les personnes atteintes de diabète peuvent bénéficier d’une cure thermale dans certaines conditions, sur prescription du médecin traitant. L’Assurance Maladie peut prendre en charge une partie des frais liés à une cure thermale. Celle-ci dure 18 jours et une seule prise en charge par an est possible. (4)
Les médicaments antidiabétiques oraux
Si la glycémie ne se stabilise pas grâce aux mesures hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée et activité physique), un traitement médicamenteux pourra être prescrit. Plusieurs traitements antidiabétiques sont disponibles par voie orale (5) :
- Les biguanides (dont la metformine) : ils favorisent l’action de l’insuline. (6)
- Les insulinosécréteurs (sulfamides hypoglycémiants et glinides) : ils stimulent la production d’insuline au niveau du pancréas. (6)
- Les inhibiteurs des alpha-glucosidases : ils retardent l’absorption des glucides par l’intestin après les repas. (6)
- Les inhibiteurs de la DDP4 : ils agissent en ralentissant la vidange gastrique, en limitant l’appétit et en stimulant la sécrétion d’insuline. (6)
- Les inhibiteurs du SGLT2 : ils favorisent l’excrétion urinaire du glucose et réduisent la glycémie.(7,8)
Ces médicaments diffèrent également par l’intensité de leur action et leurs effets secondaires. En général, le traitement débute par de la metformine ou par un sulfamide hypoglycémiant et peut ensuite évoluer en fonction des résultats : plusieurs médicaments antidiabétiques différents peuvent être associés selon leur mode d’action. (5,9)
Les traitements antidiabétiques injectables
Les analogues du GLP1 administrés par injection agissent en ralentissant la vidange gastrique, en limitant l’appétit et en stimulant la sécrétion d’insuline. Ils agissent uniquement en cas d’élévation de la glycémie et limitent donc le risque d’hypoglycémie. (5,6)
Au bout de plusieurs années d’évolution du diabète, il peut être nécessaire de traiter le diabète de type 2 par de l’insuline comme pour le diabète de type 1. L’insuline administrée sous la peau complète l’insuline naturelle sécrétée par le pancréas lorsque celle-ci est produite en quantité insuffisante pour bien contrôler la glycémie. (9) On distingue les différentes insulines en fonction de leur durée et rapidité d’action. Les insulines peuvent être d’action rapide, intermédiaire ou lente, il existe également des mélanges d’insulines rapides et intermédiaires. (9,10) L’apport d’insuline se fait soit sous forme d’injections (en général avec un stylo), soit avec une pompe à insuline, qui est un appareil portable ou implantable qui permet d’administrer l’insuline en continu. (10)
L’objectif d’un traitement par insuline est de limiter les variations de la glycémie au cours de la journée et de la nuit. Différents schémas d’injections peuvent être prescrits par le médecin, en fonction des besoins en insuline et du mode de vie.
Les médecines parallèles et traitements dits « naturels »
Le diabète est une maladie à ne pas prendre à la légère : il est capital de suivre le traitement qu’a prescrit le médecin et de lui demander conseil avant de prendre tout autre traitement, même naturel. (11)
Aloe vera
Les études menées sur l’aloe vera n’ont pas montré d’effet significatif sur l’évolution ou les symptômes du diabète. (12)
Homéopathie
Concernant l’homéopathie, le Conseil national de l’ordre des médecins rappelle qu’ « à ce jour,aucune étude clinique n’est parvenue à démontrer formellement son efficacité. » (13)
Le Conseil scientifique des académies des sciences européennes confirmait « l’absence de preuve solide et reproductible de l’efficacité des produits homéopathiques. » (14)
Vivre avec un diabète de type 2
Suivre et contrôler son diabète
Etre diabétique impose d’être suivi régulièrement par un médecin. Ce suivi permet de contrôler l’évolution de la maladie, de déceler les éventuelles complications et de prévenir leur aggravation. (15)
Tenir un carnet d'auto surveillance
Le carnet d’auto surveillance permet de garder une trace des différentes mesures de glycémie. On peut y noter les horaires et les circonstances, par exemple après un repas, une activité physique, lors d’un stress, etc. (15) Le carnet d’auto surveillance peut contenir d’autres informations utiles : de conseils pour mieux gérer les hypo- ou les hyperglycémies, les relevés des traitements pris, les numéros à composer en cas d’urgence… (16)
Mesurer sa glycémie
La mesure de la glycémie est nécessaire dans le diabète de type 2 traité par insuline et dans certains cas de diabète de type 2 non traités par insuline. Il s’agit d’une autosurveillance avec un lecteur de glycémie qui permet au patient de contrôler plusieurs fois par jour le taux de sucre dans le sang. (17)
Les objectifs glycémiques sont fixés par le médecin et son patient. En règle générale, la glycémie doit se situer entre 0,7 et 1,2 g/l avant les repas et être inférieure à 1,8 g/l après les repas. Selon le type de traitement, la fréquence de la mesure de la glycémie est variable. (18)
En pratique, l’auto surveillance est réalisée à partir d’une goutte de sang prélevée à l’extrémité d’un doigt à l’aide d’un auto piqueur et déposée sur une bandelette de test ou une électrode, en fonction des modèles de lecteurs. Le résultat de la glycémie apparaît alors sur un écran. Plus récemment, de nouveaux dispositifs permettent aux patients diabétiques traités par insuline de mesurer la glycémie en continu, sans se piquer le doigt. L'autosurveillance glycémique aide le patient à mieux contrôler son diabète et éviter les épisodes d'hypoglycémie ou d'hyperglycémie. (17)
Suivre et contrôler les maladies associées au diabète
Certains examens de suivi du diabète sont destinés à détecter des
complications
ou à déceler l’apparition de pathologies associées au diabète : (15)
- bilan dentaire : 1 fois par an, pour dépister une gingivite ou à une parodontite,
- bilan rénal : 1 fois par an, pour dépister une néphropathie diabétique,
- examen du fond d’œil : tous les 2 ans au moins, pour dépister une rétinopathie diabétique,
- examen des pieds : le patient doit surveiller l’état de ses pieds tous les jours et alerter son médecin en cas de plaie pour la traiter au plus vite. Lors du bilan annuel, le médecin vérifiera l’absence d’anomalie et d’atteinte des nerfs. (15)
- examen cardiovasculaire : le diabète est un facteur de risque cardiovasculaire, il multiplie le risque par 3 pour des maladies graves comme l’accident vasculaire cérébral ou l’infarctus du myocarde (la « crise cardiaque »). C’est pourquoi les personnes atteintes de diabète doivent faire surveiller régulièrement leur cœur et leurs vaisseaux. En pratique il s’agit de réaliser une fois par an un électrocardiogramme (ECG) pour vérifier le bon fonctionnement du cœur et un bilan sanguin annuel pour déceler les anomalies des graisses comme le cholestérol. (15,17)
Bien manger quand on est diabétique
Adopter un régime sain et équilibré fait partie intégrante du traitement du diabète de type 2.
Voici quelques conseils liés à certains produits de l’alimentation.
Fruits
Les fruits font partie d’une alimentation saine, bénéfique pour la santé, ils sont donc conseillés quand on présente un diabète de type 2. Les fruits sont en général riches en glucides simples, qui font monter plus rapidement le taux de sucre dans le sang que les sucres complexes qu’on trouve dans les féculents. Les fruits sont également riches en fibres alimentaires qui permettent de mieux réguler la glycémie. (20,21)
En général il est conseillé de répartir l’apport de fruits dans la journée. Les fruits peuvent être consommés frais, en conserve (en les rinçant à l’eau s’ils sont conservés dans du sirop épais), surgelés (en choisissant ceux sans sucre ajouté) ou en jus (en optant pour des fruits frais pressés maison ou en achetant dans le commerce les jus de fruits sans sucre ajouté). Les jus de fruits ne contiennent presque pas de fibres alimentaires : les fruits entiers sont donc à préférer. (20,21)
Légumes
Les légumes occupent une place importante dans l’alimentation du diabétique. Ils sont riches en vitamines et en minéraux et leur apport en fibres contribue à réguler la glycémie. Leur faible teneur en sucres leur permet en général d’être consommés à volonté en cas de diabète de type 2, même s’il faut faire attention à certains légumes riches en glucides comme le maïs ou la patate douce. Une portion au déjeuner et une autre au dîner permettent un apport suffisant. L’idéal est d’utiliser des herbes, des épices ou du jus de citron pour relever le goût des légumes plutôt que du sel ou du beurre. (20,21)
Viandes
Certaines viandes sont plus indiquées que d’autres. Il faut privilégier les viandes maigres qui comprennent les deux tiers des morceaux de bœuf, de veau ou d’agneau. Concernant le porc, le jambon (cru ou cuit) le filet et l’épaule de porc, le filet mignon sont les morceaux les moins gras. Lorsque l’on mange de la viande, il est conseillé de retirer le gras visible dans l’assiette, cela divise par 2 ou 3 le taux de matières grasses. (22)
Chocolat
Le chocolat n’est pas interdit : une personne diabétique peut en consommer avec modération. L’idéal est de choisir un chocolat noir supérieur, plus riche en cacao et plus pauvre en sucre que le chocolat au lait, le chocolat fourré ou les barres chocolatées. (23)
Cannelle
La cannelle possède-t-elle vraiment des vertus pour aider à lutter contre le diabète ? Certaines études menées sur les animaux avaient suggéré que la cannelle permettait d’améliorer les taux de sucre dans le sang, mais une analyse de 2013 a montré que les données étaient insuffisantes pour recommander de privilégier la cannelle dans l’alimentation du diabétique. (24)
Aspartame
Privilégier les aliments composés de « faux sucres » (aspartame et autres édulcorants intenses) utilisés dans l’industrie alimentaire ou dans les boissons « light » ne permet pas de réduire le risque de diabète ou de mieux réguler la glycémie. Il n’est pas recommandé d’en consommer lorsqu’on est diabétique, il faut plutôt privilégier un régime varié et équilibré. (25,26)
Alcool et diabète
L’alcool est à consommer avec modération lorsqu’on est diabétique. (15) Cependant, il faut garder en tête que l’alcool peut entraîner une hypoglycémie, en particulier si la consommation se fait à jeun. Il est donc conseillé de manger en même temps pour compenser l’effet hypoglycémiant de l’alcool et de ne pas dépasser deux verres. (27,28)
L’hypoglycémie peut se manifester à n’importe quel moment jusqu’à 24 heures après la consommation d’alcool : il faut mesurer plus fréquemment sa glycémie pendant cette période et faire attention à bien prendre ses collations (27,28).
L’alcool entraîne de nombreux dommages pour la santé et modifie le contrôle de la glycémie : il est important que les diabétiques qui consomment plus de 3 verres d’alcool par jour en parlent à leur médecin. (27)
Activité physique
La pratique d’une activité physique régulière est essentielle dans la prise en charge du diabète de type 2 : elle permet de lutter contre l’insulinorésistance, d’augmenter la sensibilité de l’organisme à l’insuline, de mieux maîtriser la glycémie et de diminuer les risques de développer une maladie cardiovasculaire. Le sport est une bonne façon de se dépenser : il faut choisir une activité que l’on a envie de pratiquer et se fixer des objectifs réalisables. Une consultation médicale est nécessaire avant de se lancer dans une activité sportive afin de vérifier qu’il n’y a pas de contre-indication pour le sport choisi. (29)
Chaussures et chaussettes pour diabétiques
A long terme, le diabète peut endommager les artères et les nerfs des pieds, ce qui les rend de moins en moins sensibles à la douleur et de plus en plus fragiles. Prendre soin de ses pieds est donc capital pour éviter les plaies et les infections. (30) Dans certains cas, l'Assurance Maladie prend en charge, sur prescription médicale, les séances de prévention des lésions des pieds par le pédicure podologue. (31)
Il est recommandé de porter des chaussettes en coton, sans élastiques ni coutures, et d’en changer tous les jours. Le choix des chaussures est important, elles doivent être souples et confortables dès l’achat. Un conseil : les acheter en fin de journée, lorsque les pieds sont plus enflés. Enfin, sachez qu’il est déconseillé de marcher pieds nus lorsqu’on est diabétique, pour éviter de se blesser. (31)
Références