Questions fréquentes
Questions fréquentes autour de l’insuline
Retrouvez des réponses aux questions fréquentes sur le passage à l’insuline.
Est-ce que l’insuline fait grossir ? Est-ce que la piqure fait mal ? Pourrais-je encore voyager malgré l’insuline ? Autant de questions que vous pouvez vous poser.
L’insuline en tant que telle n’apporte pas de calories. Elle ne peut donc pas être elle-même responsable d’une prise de poids. (1)
Une prise de poids peut cependant survenir après la mise sous insuline. Deux causes sont identifiées :
- La fonction principale de l’insuline est de faire entrer le sucre dans les cellules pour l’utiliser et surtout le stocker. Avant la mise sous insuline, le sucre qui devrait normalement être stocké dans les cellules est en partie éliminé dans les urines, ce qui provoque généralement une perte de poids. Lors du passage à l’insuline, le sucre est à nouveau stocké normalement et n’est plus éliminé dans les urines. Cela peut entrainer la reprise du poids perdu lors du déséquilibre glycémique ayant précédé la mise sous insuline. (1,2)
- Un relâchement alimentaire peut être à l’origine d’une prise de poids après la mise sous insuline. En effet, l’insulinothérapie permet d’obtenir rapidement une amélioration des glycémies. Cette évolution rassurante peut alors inciter à relâcher des efforts alimentaires souvent contraignants mais indispensables à un maintien constant du poids. (2)
Bonne nouvelle : cette légère prise de poids n’est pas obligatoirement définitive ! Une reprise des bonnes habitudes alimentaires (alimentation équilibrée, réduction de l’apport calorique pour compenser le stockage du sucre), le maintien de bonnes habitudes alimentaires et d'une activité physique régulière, une rectification des doses d’insuline, voire une modification de leur répartition journalière, permettent souvent de corriger ce problème. (2)
Il est normal de ressentir une appréhension à l’idée de devoir se piquer avec une aiguille. Les aiguilles permettant les injections d’insuline sont cependant très différentes de celles utilisées pour d’autres types d’injections. Elles sont beaucoup plus fines et plus courtes. (3)
Malgré la finesse de l’aiguille, il peut tout de même y avoir parfois une sensation désagréable ou douloureuse lors de l’injection de l’insuline, mais le plus souvent de très faible intensité.
Certains patients sous insuline évoquent un ressenti insignifiant en comparaison avec la douleur ressentie lors de la mesure d’une glycémie capillaire.
Les douleurs à l’injection peuvent être évitées en suivant quelques conseils tels que (3,4) :
- Injectez toujours l’insuline à température ambiante. Une insuline froide (sortant du réfrigérateur) peut être douloureuse
- Insérez rapidement l’aiguille sous la peau. Une insertion franche permet en effet de limiter la douleur.
- Changez d’aiguille pour chaque injection. La réutilisation d’une aiguille déjà utilisée peut en effet entrainer une sensation douloureuse du fait de sa déformation lors de la première utilisation, en plus d’entraîner des risques d’infection et de blocage du stylo. De plus, pour des raisons d’hygiène, il est strictement conseillé de changer d’aiguille à chaque injection.
Votre médecin vous a prescrit de l’insuline pour vous aider à maintenir une glycémie normale. Elle va donc au contraire vous aider à éviter les complications liées à votre diabète.
En effet, les complications diabétiques surviennent généralement après plusieurs années de diabète mal équilibré et d’hyperglycémie. La prévention de ces complications passe donc par le maintien d’une glycémie la plus proche possible de la norme. Des études scientifiques ont d’ailleurs montré qu’un très bon contrôle glycémique maintenu sur plusieurs années permet de réduire considérablement l’apparition et l’évolution des complications. (5,6)
Ce n’est pas parce que votre diabète est plus grave que vous avez de l’insuline. Le diabète de type 2 est une maladie qui évolue et s’aggrave au fil du temps. Cette évolution est lente et très progressive. On peut la résumer en 3 étapes :
- Etape 1 : l’insuline agit mal, il en faut beaucoup.
- Etape 2 : l’insuline utilise mal le sucre présent dans les muscles mais continue à le stocker, ce qui favorise la prise de poids et diminue encore plus son efficacité.
- Etape 3 : le pancréas s’épuise à force de produire trop d’insuline et n’en fabrique plus assez. La glycémie augmente et le sucre est éliminé dans les urines.
Le passage à l’insuline s’effectue le plus souvent des années après la découverte du diabète et le début de son traitement, lorsque les traitements oraux ne suffisent plus à compenser l’épuisement du pancréas. Elle n’est donc que le résultat de l’évolution progressive de la maladie. (1,2)
Il peut être surprenant et décourageant de découvrir que votre glycémie reste élevée alors que vous avez parfaitement suivi les recommandations médicales, aussi bien diététiques que médicamenteuses. Ne culpabilisez pas ! Cette situation n’est malheureusement pas exceptionnelle et correspond à l’évolution normale de votre maladie. Pendant les premières années de votre diabète, votre pancréas a sécrété de l’insuline en très grande quantité. Il n’est aujourd’hui plus capable d’assurer une production suffisante d’insuline, et ce malgré le soutien apporté par les traitements oraux et les bonnes habitudes alimentaires que vous suivez. (2)
Il est vrai que des hypoglycémies peuvent survenir lors du traitement par insuline. Les hypoglycémies sont généralement dues à :
- Un excès d’insuline (erreur de calcul de la dose, mauvaise injection, augmentation trop forte de la dose) ou de certains comprimés antidiabétiques
- Un saut de repas (ou de collation si préconisée)
- Un décalage important de l’heure du repas (ou de la collation si préconisée)
- Un effort physique excessif non compensé par un apport supplémentaire en sucre ou éventuellement une réduction de la dose d’insuline
- Une consommation d’alcool en excès ou en dehors des repas
- La prise de certains médicaments entrainant une augmentation de l’activité des traitements antidiabétiques
Les hypoglycémies peuvent être évitées en suivant quelques conseils :
- Veillez à avoir une alimentation équilibrée et un apport en glucides régulier
- Evitez de retarder ou de sauter un repas ou une collation préconisée.
- Evitez de boire de l’alcool en dehors des repas et en quantité trop importante lors des repas.
- Lorsque vous faites du sport, anticipez la diminution de la glycémie que provoquera l’activité physique. Vous pouvez par exemple diminuer à l’avance votre dose d’insuline afin d’éviter l’hypoglycémie.
- Si vous faites une activité physique imprévue, pensez à prendre des collations glucidiques supplémentaires afin d’éviter une chute de votre taux de sucre qui peut survenir pendant l’activité et dans les heures qui suivent.
- Si l’hypoglycémie apparait suite à l’injection de votre dose d’insuline, diminuez la dose du lendemain de 1 ou 2 unités et vérifiez votre glycémie à l’heure à laquelle vous avez fait votre malaise. Dans tous les cas, contactez un professionnel de santé pour valider votre modification de traitement (1,2,5,7)
Référence :
- Le diabète de type 2. C. Sachon et al. 2005
- Le diabète. Mieux connaître, mieux comprendre, mieux gérer. V A. Chabot et M-R Blanc. 1992
- Recognition of and steps to mitigate anxiety and fear of pain in injectable diabetes treatment. D F Kruger et al. 2015
- Insulin administration. Position Statement. American Diabetes Association. Diabetes care, Volume 27, Supplement 1, janvier 2004
- L’insulinothérapie dans le diabète de type 2 - De la Théorie à la Pratique. L. Monnier et C. Colette. 2014
- 200 questions clés sur le diabète. E. Marsaudon. 2004
- Guide parcours de soin – Diabète de Type 2 de l’adulte. HAS. Mars 2014
- Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2. HAS/ANSM. Janvier 2013