Traitements
Il n’existe pas de traitement capable de guérir la rectocolite hémorragique, mais les traitements actuels permettent un contrôle durable de la maladie et une meilleure qualité de vie1,2. Différents types de médicaments peuvent être prescrits selon l’évolution de la maladie1. Une intervention chirurgicale peut parfois être nécessaire1.
Traitements médicamenteux
Les traitements médicamenteux de la rectocolite hémorragique ont deux objectifs principaux : traiter les « poussées » pour soulager les symptômes de la maladie (traitement d’attaque), et prévenir les rechutes et les complications (traitement d’entretien continu ou prolongé)1,3. Ils visent à obtenir ce qu’on appelle la « cicatrisation muqueuse », c’est-à-dire la cicatrisation complète des lésions intestinales et la disparition de l’inflammation4.
Le gastro-entérologue prescrit le traitement le plus adapté à chaque situation, en prenant en compte l’évolution et l’étendue des lésions de la rectocolite hémorragique1,2.
La stratégie thérapeutique comporte plusieurs lignes de traitement2,5. Cela signifie qu’en cas d’échec du traitement mis en place, un autre traitement peut être envisagé2,5.
Le gastro-entérologue peut prescrire différentes classes de médicaments, qui peuvent différer sur plusieurs aspects dont le mode d’action1,6
Traitements conventionnels synthétiques
Les aminosalicylés ont une action anti-inflammatoire au niveau de la paroi du tube digestif1,6. Ils permettent de traiter les « poussées » de la maladie et de prévenir les rechutes de la rectocolite hémorragique1.
Les corticoïdes ont une action anti-inflammatoire puissante1. Ils sont utilisés sur des périodes courtes pour traiter les « poussées » de la maladie1.
Les thiopurines font partie des immunosuppresseurs qui visent à diminuer les réactions immunitaires1,7. Ces médicaments peuvent être utilisés en traitement d’entretien7.
Traitements de fond biologiques
Des biothérapies, utilisant des médicaments produits à partir de cellules ou de micro-organismes vivants, sont également indiquées dans certains cas pour le traitement de la rectocolite hémorragique1,8. Cette classe médicamenteuse a révolutionné la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin en permettant d’obtenir des rémissions chez des personnes présentant des formes modérées à sévères5,7.
On distingue les biothérapies anti-TNF-α, anti-intégrine α4-β7 et anti-interleukines6,9. Elles ciblent des molécules différentes impliquées dans l’inflammation au cours de la rectocolite hémorragique6,7.
Traitements de fond synthétiques ciblés
Les inhibiteurs de JAK ciblent des enzymes appelées « Janus kinases » qui jouent un rôle dans la production de molécules intervenant dans l'inflammation et l'immunité6.
Traitement chirurgical
Une intervention chirurgicale peut être nécessaire dans certains cas1,2 :
- lorsque les traitements médicamenteux se révèlent insuffisants pour contrôler les symptômes de la rectocolite hémorragique;
- lorsqu’un cancer colorectal est détecté;
- en urgence lors de complications de la rectocolite hémorragique comme la perforation du côlon et l’hémorragie digestive.
L’opération habituelle consiste à retirer le côlon dans son intégralité en conservant ou en enlevant également le rectum (colectomie avec ou sans proctectomie)1,2.
Le chirurgien va ensuite suturer ensemble les segments restants du tube digestif1,10. Plusieurs cas se présentent:
- Lorsque seul le côlon est retiré, l’intestin grêle est relié au rectum pour rétablir le transit intestinal normal11.
- Lorsque le côlon et le rectum sont enlevés, l’intestin grêle est relié au canal anal11. Le chirurgien recrée un réservoir avec l’intestin grêle pour jouer le rôle du rectum qui a été retiré, à savoir le stockage des selles avant leur élimination par l’anus10,11.
- Dans certains cas, il est nécessaire de pratiquer une iléostomie: l’intestin grêle est relié à une ouverture sur la paroi de l’abdomen à laquelle est fixée une poche amovible pour recueillir le contenu de l’intestin1,11. La poche doit être changée régulièrement1. Il s’agit d’une situation temporaire dans la très grande majorité des cas11. L’ouverture au niveau de l’abdomen est refermée lors d’une seconde intervention chirugicale11.
On estime actuellement qu’entre 15 et 20% des personnes atteintes de rectocolite hémorragique nécessiteront une intervention chirurgicale au cours de leur vie12.