Les mécanismes de la migraine
La physiopathologie de la migraine est complexe et les mécanismes ne sont pas encore tous élucidés.
Toutefois, la recherche avance : les progrès des neurosciences et les nouvelles techniques d’imagerie cérébrale ont permis de grandes avancées dans la compréhension des mécanismes de la migraine.1
Différents travaux ont conduit à la mise en évidence d’un mécanisme neuro-vasculaire via l’activation du système trigémino-vasculaire.2
La douleur de la crise migraineuse est secondaire à une inflammation et à une dilatation des vaisseaux cérébraux, notamment des artères des méninges (enveloppes qui tapissent le cerveau à l’intérieur du crâne). C'est à ce niveau qu'on retrouve également les terminaisons nerveuses du nerf trijumeau (nerf situé au niveau de la face).3
La stimulation des nerfs autour des vaisseaux provoque une libération de substances appelées neuropeptides (par exemple le CGRP calcitonin gene–related peptide, PACAP-38 pituitary adenylate cyclase–activating peptide 38) qui sont responsables de l’inflammation.
Ces neuropeptides entrainent une dilatation des artères avec libération de substances dites algogènes (qui entrainent la douleur).1
L’information douloureuse va alors se propager et le signal est transmis au nerf trijumeau puis à d’autres structures cérébrales responsables par exemple des symptômes comme les nausées, les vomissements, la photophobie et la phonophobie.
D’autres structures sont impliquées dans la modulation de la douleur ainsi que dans la réponse du corps humain (ex : repos, au calme).4
L’aura migraineuse est quant à elle d’origine purement neurologique. Elle est secondaire à la mise en jeu d’un phénomène que l’on appelle la dépression corticale envahissante5 qui correspond à une perturbation transitoire du fonctionnement du cerveau.
Imaginez une vague se déplaçant progressivement de l’arrière du cerveau vers l’avant à une vitesse de 3 à 4 mm/min et modifiant toute l’activité cérébrale sur son passage. Cette vague est à l’origine de l’activation du système Trigémino-vasculaire et ainsi de la céphalée.4
Les facteurs favorisants
Dès la première consultation, les patients atteints de migraine rapportent souvent des facteurs favorisant la survenue de leurs crises de migraine.6
Ces facteurs sont propres à chacun, et différents d’un patient à l’autre, voire d’une crise à l’autre chez le même patient.4,7
Parmi ces facteurs favorisants on retrouve par exemple les règles chez les femmes et la consommation l’alcool.6
Ils peuvent parfois être confondus avec la cause de la migraine et en particulier avec les symptômes caractéristiques de la phase de prodromes de la crise migraineuse (signes annonciateurs).6
Avant toute action sur ces facteurs, il est important pour le patient d’en parler avec son neurologue pour notamment évaluer l’impact de l’éviction du ou des facteurs favorisants, notamment sur sa qualité de vie.6
En effet, l’éviction des facteurs favorisants ne permet pas forcément de supprimer les crises.4
D’une façon générale, il est conseillé aux patients de pratiquer une activité physique régulière et d’avoir un régime alimentaire équilibré.6
Pour en savoir davantage, il est important de vous référer à votre médecin traitant.
En amont de votre consultation, pensez à noter dans votre agenda de la migraine les informations les plus précises possible relatives à vos crises de migraine, notamment les facteurs qui les favorisent.
Accéder à un agenda de la migraine ici.
Références