Qu’est-ce que le cancer du poumon ?

Les deux types de cancers bronchiques

Il existe deux principaux types de cancers du poumon en fonction de l’origine des cellules des bronches dont ils sont issus ^(1,2) :

les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC), qui représentent près de 85 % des cancers du poumon. Les formes les plus fréquentes de CBNPC sont :
- l’adénocarcinome bronchique, qui prend souvent naissance en périphérie des poumons ;
- le carcinome épidermoïde, qui se développe habituellement dans les grosses bronches situées dans la partie centrale du poumon ;
- le carcinome à grandes cellules, qui peut siéger dans toutes les parties du poumon.
les cancers bronchiques à petites cellules (CBPC), qui représentent près de 15 % des cancers du poumon. ⁽¹⁾

Ces deux types de cellules se comportent très différemment dans la progression du cancer et dans leur sensibilité aux traitements, d’où l’importance de les distinguer lors du diagnostic. ⁽¹⁾

Les facteurs de risque de cancer du poumon

Le tabac est la première cause du cancer du poumon ^(1,2), il en est responsable dans près de 90% des cas. ⁽²⁾ Le risque est lié à la quantité de cigarettes fumées quotidiennement mais aussi et surtout à l’ancienneté du tabagisme. ⁽³⁾ Les cigarettes ne sont pas les seules en cause, car le tabac augmente le risque de cancer quel que soit son mode de consommation : cigarette, tabac à rouler, cigarillo, cigare, pipe, chicha… Les cigarettes « light » ne sont pas moins cancérigènes que les autres. ⁽⁴⁾

Le tabagisme passif, c’est-à-dire l’exposition à la fumée du tabac dans l’environnement, est également un facteur de risque de cancer du poumon : on estime que le tabagisme lié au conjoint augmente le risque de développer un cancer du poumon d’environ 20 % chez les femmes et 30 % chez les hommes. ⁽⁵⁾

D’autres facteurs environnementaux ou professionnels : ^(1,2)

l’amiante, qui augmente le risque de développer un cancer du poumon par 5 en l'absence de consommation de tabac et par 50 en cas de tabagisme associé ;
les substances radioactives, comme le radon, gaz radioactif présent dans les régions riches en granite ou volcaniques, ou certains rayonnements ionisants
la pollution atmosphérique, avec les composés chimiques liés à l’incinération des déchets et les gaz d’échappement ;
la silice, le cadmium, l’arsenic, le nickel, le cobalt, le chrome ;
le cannabis inhalé.

Une personne qui est exposée à un ou plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer un cancer du poumon. Inversement, il est possible qu’une personne n’ayant aucun facteur de risque (par exemple, une personne n’ayant jamais fumé) soit atteinte d’un cancer du poumon. ⁽¹⁾

Le cancer bronchique étant largement lié au tabagisme, la question du dépistage chez les gros fumeurs s’est posée récemment. Cependant, la Haute Autorité de Santé a considéré en 2016 que les conditions n’étaient pas réunies pour mettre en place un dépistage par scanner à faible dose de rayons X chez les personnes fortement tabagiques. ⁽³⁾

Les symptômes du cancer du poumon

Le cancer du poumon peut se manifester par des symptômes respiratoires et non respiratoires. ⁽⁶⁾ Cependant, les symptômes ne sont présents que dans 60% des cas et certains signes ne sont pas spécifiques au cancer du poumon et peuvent paraître banals pour un fumeur. Si vous ressentez un ou plusieurs des symptômes suivants, il est important de consulter votre médecin traitant, notamment si vous êtes fumeur ou ancien fumeur. ^(6,7)

Les symptômes respiratoires ^(1,6,7)

La toux : c’est une toux sèche et en quintes, qui apparaît et persiste sans cause apparente et qui est souvent négligée et banalisée par les fumeurs. Il peut aussi s’agir d’une toux de bronchopneumopathie chronique qui s'aggrave.

L’essoufflement : une difficulté à respirer d'apparition récente ou une aggravation de difficultés respiratoires, avec parfois des sifflements pendant la respiration liés à la compression des bronches ou de la trachée.

Des douleurs : localisées au niveau du thorax ou des épaules, elles peuvent être liées à un envahissement du cancer dans les structures voisines du poumon.

Des crachats contenant du sang : on les appelle
« hémoptysies ». Ils s’observent dans 10% des cancers du poumon.

Des infections pulmonaires répétées : des bronchites ou des pneumonies qui récidivent et répondent mal au traitement par antibiotiques s’observent dans un quart des cas de cancers du poumon.

Une modification de la voix : le timbre ou l’intensité peuvent être altérés et la voix peut devenir enrouée ou voilée. Cela peut être dû à la compression, en raison de la tumeur, d’un nerf impliqué dans le fonctionnement des cordes vocales.

Les symptômes non respiratoires (1,6,7)

Une fatigue anormale (asthénie)

Des difficultés à avaler (dysphagie) si l’œsophage est comprimé

Une perte récente d'appétit

Une perte de poids involontaire

Un œdème du cou et des paupières le matin au réveil lié à la compression en raison de la tumeur de la veine qui draine le sang du haut du corps (veine cave supérieure)

Toute anomalie durable et qui ne régresse par spontanément. En effet, le cancer du poumon peut entraîner des manifestations physiques indirectes, à distance de la tumeur ou des métastases appelées « syndromes paranéoplasiques ». Ces symptômes sont indépendants des mécanismes de compression et d’envahissement du cancer, ils sont liés à des substances sécrétées par les cellules cancéreuses ou à la réaction immunitaire de l'organisme face au cancer. Dans le cancer du poumon, les syndromes paranéoplasiques sont présents dans 10 à 20% des cas.

En l'absence de diagnostic précoce de cancer du poumon, des métastases au niveau du cerveau, des os et du foie peuvent se développer et être responsables d’autres symptômes tels que des maux de tête, des douleurs osseuses et un ictère (jaunisse). ⁽⁶⁾

Les différents stades du cancer du poumon

Au début du cancer du poumon, les cellules cancéreuses sont peu nombreuses et limitées aux bronches. Avec le temps, et si aucun traitement n’est effectué, la tumeur grossit et se propage à d’autres parties du poumon et aux structures environnantes comme la plèvre, c’est-à-dire la membrane qui tapisse les poumons, ou le péricarde, la membrane qui entoure le cœur. ⁽¹⁾

Des cellules cancéreuses peuvent également se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques ou sanguins pour atteindre les ganglions lymphatiques voisins ou d’autres parties du corps (le cerveau, les os, le foie, les glandes surrénales, la peau...) pour former de nouvelles tumeurs : les métastases. ⁽¹⁾

Les médecins caractérisent l’extension éventuelle du cancer du poumon à d’autres organes grâce à une classification appelée
« TNM » à l’aide de 3 paramètres :

T pour « Tumor » (tumeur) : la taille de la tumeur et de son infiltration dans les tissus voisins.
N pour « Nodes » (ganglions) : le nombre de ganglions lymphatiques envahis.
M pour « Metastasis » (métastases) : la présence ou non de métastases dans d’autres organes. ⁽¹⁾

La combinaison de ces 3 paramètres permet de distinguer 5 stades de cancer du poumon, du stade « 0 » (cancer localisé, sans envahissement ganglionnaire ni métastases) au stade « IV » (cancer métastatique), et orientera l’approche thérapeutique. ⁽²⁾

Références

Institut National du Cancer. « Les traitements des cancers du poumon ». Collection Guides Patients, novembre 2017.
Haute Autorité de Santé. Guide de parcours de soins. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancers broncho-pulmonaires Juillet 2013.
Haute Autorité de Santé. Cancer du poumon : conditions non réunies pour un dépistage chez les fumeurs. Questions-réponses, mai 2016.
Institut National du Cancer. Site internet. https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Les-cancers-les-plus-frequents/Cancer-du-poumon et https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Tabac/Le-premier-facteur-de-risque-evitable-de-cancers#toc-pourquoi-fumer-est-il-dangereux- Site consulté le 3 février 2020.
Institut National du Cancer. Cancers et tabagisme passif. Fiche repère. Décembre 2010.
Assurance Maladie. Site internet. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-poumon/symptomes-diagnostic Consulté le 4 février.
Collège des enseignants en pneumologie. Item 306 : Tumeurs du poumon, primitives et secondaires. 2015.