Les traitements du cancer du poumon
Après les différents bilans qui vous auront été prescrits lors de la phase diagnostique , votre situation sera discutée au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui rassemble au moins trois médecins de spécialités différentes : pneumologue, chirurgien, oncologue, radiologue... En tenant compte des résultats des examens que vous avez passés et des spécificités de votre situation, les médecins vont établir le plan de traitement qui leur paraît le plus adapté. Ce plan vous est présenté pour en discuter et avoir votre accord. (1,2)
Quand vous avez donné votre accord sur la proposition de traitement, les médecins vous remettent un document appelé
« programme personnalisé de soins » (PPS) qui décrit les modalités de la proposition de traitement avec les dates des soins leur durée, ainsi que les coordonnées des membres de l’équipe soignante. Le PPS peut évoluer au fur et à mesure de votre parcours de soins, en fonction de votre état de santé et de vos réactions aux traitements. (1)
Le choix et l’ordre des traitements des cancers du poumon dépendent de votre âge, de votre état général, du type de cancer dont vous êtes atteint (CBNPC ou CBPC) et de l’étendue du cancer au moment du diagnostic, évaluée grâce au système TNM
. (1,2)
Il existe quatre stades différents de cancer du poumon, numérotés de I à IV :
- les stades I et II, pour les cancers localisés dans le thorax ;
- les stades III, pour les cancers localement avancés ;
- les stades IV, pour les cancers avec métastases. (1)
Le traitement du cancer du poumon repose sur les options suivantes : la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux (chimiothérapie conventionnelle, thérapies ciblées et immunothérapies).
La chirurgie
La chirurgie constitue le traitement de référence des stades localisés (I et II) des CBNPC pour les patients dont l’état général est suffisant pour supporter une intervention chirurgicale. (1,2) Elle a pour objectif d’enlever la tumeur dans son intégralité et de retirer les ganglions lymphatiques situés à proximité. Il existe trois grands types de chirurgie qui se distinguent par le volume de poumon enlevé :
- la lobectomie (ablation d’un lobe du poumon) qui est le type de chirurgie le plus utilisé,
- la pneumonectomie (l’ensemble du poumon)
- la segmentectomie (un ou plusieurs segments du poumon, pour les tumeurs de petite taille). (1,2)
L’opération peut être effectuée par thoracotomie ou par vidéothoracoscopie. La thoracotomie consiste en une ouverture de la cage thoracique, le plus souvent dans le dos et sur le côté, juste en dessous de l’omoplate et entre deux côtes. La vidéothoracoscopie (ou chirurgie thoracique vidéo-assistée) concerne les tumeurs de petite taille, sans extension aux ganglions lymphatiques. Cette méthode évite d’ouvrir le thorax, ce qui permet de limiter les cicatrices et la durée d’hospitalisation. Le chirurgien pratique de petites incisions par lesquelles il peut insérer une mini-caméra et les instruments chirurgicaux. (1)
La radiothérapie
La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants (appelés aussi « rayons » ou « radiations ») pour détruire les cellules cancéreuses. Ces rayonnements sont dirigés avec précision sur la zone à traiter pour préserver le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants. (1)
Dans les CBNPC de stades I et II, une radiothérapie peut être proposée à la place de la chirurgie lorsque votre état ne permet pas de vous opérer ou pour compléter une intervention chirurgicale. Dans les stades III, la radiothérapie peut compléter l’intervention chirurgicale ou la chimiothérapie. Les stades IV (métastatiques) ne font habituellement pas l’objet d’une radiothérapie sauf dans certains cas pour traiter des métastases, notamment au niveau du cerveau. (1)
Dans les CBPC, le traitement de référence associe la radiothérapie et la chimiothérapie. (1)
Les traitements médicamenteux
Concernant les traitements médicamenteux, les molécules employées, les doses administrées, le rythme des cures et la durée de traitement diffèrent en fonction des caractéristiques du cancer et de votre tolérance aux médicaments, c’est pourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas. (1)


Que penser des approches complémentaires ?
De nombreux patients ont recours à des médecines complémentaires, appelées aussi médecines douces, parallèles, alternatives ou non conventionnelles. Il s’agit par exemple de l’homéopathie, de la phytothérapie, de l’acupuncture, de l’ostéopathie... Si elles peuvent, dans certains cas, vous aider à mieux supporter la fatigue, la douleur ou l’anxiété, elles peuvent également interagir avec les traitements prescrits par votre médecin. Soyez vigilant également si l’on vous propose des « traitements » alternatifs plus efficaces que les traitements classiques, car ces méthodes peuvent s’avérer dangereuses et coûteuses. N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin. (1)
Références
- Institut National du Cancer. « Les traitements des cancers du poumon ». Collection Guides Patients, novembre 2017.
- Haute Autorité de Santé. Guide de parcours de soins. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancers broncho-pulmonaires Juillet 2013.
- Institut National du Cancer. « Qu’est-ce qu’une thérapie ciblée ». Collection Guides Patients, janvier 2015.
- Institut National du Cancer. « Les thérapies ciblées dans le traitement du cancer en 2015. État des lieux et enjeux. » Collection Appui à la décision. Juillet 2016.
- Assurance Maladie. Site internet. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-poumon/traitement Consulté le 13 février 2020.
- Institut Gustave Roussy. Brochure » Décryptage Les thérapies ciblées ». https://www.gustaveroussy.fr/fr/d%C3%A9cryptage-les-th%C3%A9rapies-cibl%C3%A9es Consulté le 9 mars 2020.