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Les patients sous anticancéreux oraux : de l'hôpital à l'officine
Cycle de 2 webconférences animées par le docteur B. Pourroy, Pharmacien à l’APHM Marseille, le docteur W. Azouza, Pharmacien à l’hôpital privé Arnault Tzanck Mougins à Sophia Antipolis et le docteur C. Guidoni Pharmacien, Pharmacie Booth, à Marseille.
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Bonjour à toutes et à tous, nous sommes ravis de vous accueillir pour cette web conférence sur le thème
des patients sous anticancéreux oraux, de l'hôpital à l'officine. Cette web conférence est organisée en
partenariat avec l'URPS PACA et le laboratoire Lily que nous remercions. Ce thème s'inscrit dans la
signature de l'avenant 21 à la convention pharmaceutique.
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Et plus particulièrement sur les entretiens des patients sous anti cancéreux par voie orale. Alors nous
avons trouvé judicieux, dans un premier temps aujourd'hui, de vous parler du parcours patient à
l'hôpital des patients atteints de cancer et dans un second temps, dans une deuxième web conférence qui
aura lieu le 20 avril, de vous parler plus particulièrement des entretiens pharmaceutiques à l'officine,
des patients atteints de cancer et traités par anticancereux par voie orale Pour ce faire.
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Je suis accompagné du docteur Christophe Guidoni, pharmacien d'Officine à la pharmacie booth à
Marseille, et du docteur Bertrand Pourroy, pharmacien au CHU de la Timone et moi-même le docteur Wakil
Azuza, pharmacien à l'hôpital privé Arnault Tzanck de Mougins. Au cours de cette web conférence, vous
aurez la possibilité de nous poser les questions via le chat. Et puis à la fin de cette web conférence,
nous vous enverrons un questionnaire de satisfaction. Alors si vous pouvez.
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Y répondre, c'est super comme ça. Ça nous permettra d'optimiser les prochaines web conférences. Alors je
vais vous présenter, le sommaire de cette web conférence. Dans un premier temps, nous allons vous parler
de l'avenant 21 afin de remettre un peu le le contexte de cette web conférence. Ensuite, on vous
expliquera l'intérêt de comprendre le parcours patient atteints de cancer à l'hôpital pour vous
pharmacien d'officine.
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Et puis on vous fera un résumé des points clés à retenir de cette web conférence. Je laisse la parole à
Christophe Guidoni. Donc Bonjour, donc moi je vais vous parler de l’avenant 21 donc pourquoi cet avenant
21 ? En fait il est composé de 3 volets.
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Qui sont, le premier volet parle de de de la valorisation du travail coordonné lors des dans les CPTS et
et les ESP ou les MSP. La 2e partie évoque, le paiement à l'acte, des bilans de médication et des
entretiens pharmaceutiques. Et la partie qui nous intéresse aujourd'hui concerne donc les suivis des
patients traités par anticancéreux oraux à l'officine.
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Donc pourquoi ? Pourquoi donc ces entretiens ? Ben pour la sécurité patient avant tout, pour permettre
donc là une prise en charge spécifique de ces patients atteints de cancer. Parce que ce sont des
médicaments qui sont suffisamment toxiques. Le mode de de délivrance et de traitement est ambulatoire et
il y a de plus en plus de molécules qui arrivent dans nos officines. Il va falloir donc évaluer la
compréhension du traitement par le patient.
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Pour qu'il y ait une bonne adhésion et une bonne observance du traitement, s'assurer donc de cette
observance et de cette bonne adhésion, parce qu'il faut savoir qu'un oubli de prise peut avoir des des
conséquences assez graves et donc aussi il va falloir permettre d'éviter les toxicités et y remédier si
nécessaire.
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Donc il a été jugé que le pharmacien avait un rôle éminent dans ces entretiens. Tout d'abord, le
pharmacien reste le professionnel du médicament avec une formation universitaire solide. Il faut savoir
aussi que le pharmacien, le maillage des pharmacies, pardon, est suffisamment bien réalisé et bien
conservé pour permettre à quasiment tous les Français d'avoir une pharmacie à moins de 15 Min de chez
eux.
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Il y a à peu près 4 millions de personnes qui entrent chaque jour dans une pharmacie. Donc le pharmacien
aussi, c'est le seul professionnel de santé que vous pouvez que les patients puissent voir sans
rendez-vous. Donc ça, ça note donc le rôle éminent du pharmacien. Et après c'est cet avenant 21 aussi,
il permet de rentrer dans la dans la refonte du financement de de l'économie de l'OFFICINE.
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Au même titre que les bilans de médication, que les entretiens asthme AVK, que les dépistages, que la
vaccination, que le mois sans tabac et toutes les missions qui nous sont demandées. Ceci pour permettre
de préserver la marge officinale, et aussi de préserver, pérenniser le métier et aussi le maillage, de
préserver le maillage officinal, qui est très important pour éviter les ruptures de soins. Je vais donc
maintenant vous dire.
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Comment pouvoir après réaliser ces entretiens ? Tout d'abord, il y a le guide texte de de de loi, donc
une convention, la Convention nationale qui a été signée entre l'assurance maladie et les syndicats de
pharmaciens d'officine de 2012, qui a subi, qui a vu arriver quelques avenants, et le 21e avenant, qui a
été ratifié au mois de juillet 2020.
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Stipulait que les pharmaciens devaient ou pouvaient réaliser des suivis de patients traités par
anticancéreux oraux. Pour une fois, ce guide texte de loi est très facile à lire, même pour nous
officinaux. Donc les recommandations SFPO sur les entretiens pharmaceutiques en officine sont très
importantes puisqu'alors elles ont été éditées en février 2021.
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Et elles sont les résultats d'un travail de collaboration entre pharmaciens hospitaliers et pharmaciens
officinaux. C'est assez rare pour le signaler. Donc ce véritable travail de coordination a permis de
mettre en place un guide pour les pharmaciens pour pouvoir mener à bien leurs entretiens, pour les
réussir au mieux. Et enfin donc le lien pharmaceutique ville, hôpital, ville est un lien très important
qu'il faut créer autant pour que nous pharmaciens, officinaux.
6:49
Faisions remonter l'information sur les traitements chroniques de nos patients vers les pharmaciens
hospitaliers, mais aussi pour que les pharmaciens hospitaliers nous redescendent les informations sur
les nouvelles thérapies orales que le patient aura pour qu'on puisse appréhender le patient au mieux.
Donc quel est quel est l'intérêt dirons-nous du du suivi de connaître le suivi des patients cancéreux à
l'hôpital ?
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Donc en fait il faut-il faut se rendre compte que en en faisant ce suivi là on va se rendre compte de de
ce que le patient a déjà vécu. Donc ça c'est assez. C'est assez important de ce qu'il a vu à l'hôpital
et de ce qu'il a vécu, de connaître donc les différents acteurs hospitaliers du parcours, que ce soit le
médecin, le pharmacien, l'infirmier, pour permettre d'avoir un un une meilleure coordination, de pouvoir
aussi donc interagir correctement avec les bonnes personnes.
7:46
Ceci donc dans l'intérêt du patient et pour avoir, voilà, éviter au maximum les les dérives, les
dérapages et les toxicités et in fine accompagner au mieux le patient tout au long de sa maladie pour
l'aider, ce qui est notre métier. Donc je vais laisser la place à mon collègue Bertrand pourras qui va
vous parler du parcours patient à l'hôpital. Merci Christophe. Alors moi je vais vous parler du du
parcours patient, les différentes étapes.
8:16
Bah sur ce parcours du patient qu'il va rencontrer. Et surtout bah comment va se passer son son parcours
à partir de du diagnostic jusqu'à sa prise en charge thérapeutique. Alors la première étape, je viens de
le dire, c'est d'abord la démarche diagnostique. Un patient il arrive pas à l'hôpital chez un oncologue
comme ça.
8:37
Il y a forcément des portes d'entrée, alors la porte d'entrée très fréquente, notamment en oncologie
solide, ça va être des dépistages. Alors des dépistages qui peuvent être soit systématique, comme par
exemple une patiente qui fait sa mamo à la recherche d'un cancer du sein de façon régulière ou un
patient qui fait un dépistage personnel parce qu'il y a des facteurs de risque, par exemple familiaux,
et qui va faire des dosages prostatiques et des et des touches rectaux de façon itérative.
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Donc ces patients là lorsqu'ils vont être dépistés, Ben ils vont venir voir leur médecin généraliste
avec leurs leurs résultats. Et c'est lui évidemment qui va adresser les patients à un cancérologue
lorsqu'il suspecte la présence d'une pathologie cancéreuse. Alors la première chose que va faire un
cancérologue ? Bien sûr, il va appréhender la clinique du patient. Est ce qu'il y a des sites cliniques
particuliers, des problématiques spécifiques qui pourraient être le reflet de l'atteinte tumorale du
patient.
9:33
Mais évidemment on va pas s'arrêter à la à la clinique qui est pas assez informatique. Clairement très
souvent en oncologie solide on aura une chirurgie avec une analyse de la pièce opératoire faite par un
anatomopathologiste. Cette analyse d'anapath va permettre de définir l'histologie de la pathologie, par
exemple pour parler d'un cancer que tout le monde connaît, le cancer du poumon.
9:57
C'est bien l'anapath qui va nous dire si on a un cancer bronchique à petites cellules ou non à petites
cellules. Évidemment, cette histologie va être excessivement importante, à la fois en terme pronostic
pour le patient, mais également en terme de traitement puisqu'on va pas du tout traiter 2 histologies
différentes de la même manière. En complément de cette anapath, il y aura évidemment le rôle éminent de
la biologie. Alors ça peut être de la biologie générale. L'oncologue va pas se servir par exemple d'une
biochimie.
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La fonction hépatique, la fonction rénale pour évaluer l'évolution, enfin l'étendue de la maladie,
éventuellement des des, des perturbations associées. Et puis il y aura évidemment de la biologie
spécialisée, par exemple une signature biomoléculaire particulière d'une tumeur, des marqueurs
hématologiques spécifiques pour tout ce qui va être hémopathie maligne, leucémie ou autre. Et donc tous
ces éléments de biologie vont également concourir à l'orientation diagnostique. On aura.
10:56
Forcément, notamment en solide. Un bilan d'extension qui sera réalisé donc ce bilan d'extension, il fait
appel à l'imagerie. Alors qui peut être de différents ordres en fonction de la pathologie que l'on
pressent au diagnostique, ça pourrait être de l'i RM, ça pourrait être du scanner classique, ça pourrait
être du TEP scanner et donc tous ces éléments vont être mis en en perspective par l'oncologue et à
partir de ces données cliniques anatomo pathologiques biologiques.
11:23
D'imagerie, il va pouvoir d'abord mettre un nom sur la maladie et surtout la stadifier, ce qui va
évidemment influencer en fonction du stade le pronostic et le traitement. Et Bertrand alors ? Est ce que
la démarche est différente en cas de rechute ? Alors la démarche diagnostique n'est pas très différente
en termes de rechute, le médecin va de nouveau avoir recours à de l'imagerie, va de nouveau avoir
recours à de la biologie, à de la clinique.
11:50
Par contre, c'est la perspective psychologique du patient qui pourrait être différente. Souvent au
diagnostic d'annonce initiale, on va avoir un patient qui va être sidéré d'apprendre qu'il a qu'il a un
cancer, mais qui sera peut être plus dans une dans une position on va dire proactive de prise en charge
de sa maladie. Lorsqu'on a une rechute, on aura certes on pourra avoir une sidération, mais on aura
surtout Ben un état psychologique qui pourrait être un petit peu différent avec.
12:18
La notion de pronostic un peu plus mauvais ou même de de risque vital pour le patient à plus ou moins
long terme. Mais sur le principe qu'on soit en primo diagnostique ou en rechute, quelque part le patient
va rencontrer et subir les mêmes examens qu'en primo diagnostique. OK et concrètement qu'est ce que
c'est quoi une une consultation d'annonce alors ? La consultation d'annonce, elle est très importante.
Elle va se constituer de plusieurs étapes, la première consultation d'annonce que va avoir le patient.
12:48
C'est la consultation d'annonce médicale. Donc là c'est le dialogue singulier entre le patient et son
cancérologue. Ça sera dans un lieu adéquat, un bureau de consulte, le bureau de l'Oncologue. Alors on a
tous des histoires de chasse. On a tous entendu un patient qui disait on m'a annoncé que j'avais un
cancer entre entre 2 chariots dans un couloir. Mais clairement, dans la réalité, des choses telles qu'on
la vit à l'hôpital, c'est rarissime. C'est vraiment un instant qui est au patient et à l'oncologue.
13:16
L'oncologue va annoncer au patient son diagnostic, donc bien lui faire comprendre qu'il a un cancer.
Souvent les patients sont dans le déni et l'oncologue insiste vraiment pour que le patient comprenne ce
que ça veut dire. Il va évidemment Ben informer le patient de la Stasification du cancer si une
pathologie évoluait ou pas. Le pronostic qu'on peut envisager pour cette pathologie. Il va également
pouvoir évoquer avec le patient les options thérapeutiques.
13:42
Alors ces options thérapeutiques, elles ne peuvent être qu'évoquées. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas
l'oncologue qui, tout seul dans son coin, va décider de la thérapeutique qu'il va appliquer au patient.
Mais ces options thérapeutiques vont être arbitrées et décidées en dans ce qu'on appelle une réunion de
concertation pluridisciplinaire. Mais on en reparlera dès cette étape de d'annonce médicale. L'aidant
peut souvent être déjà être impliquée. Alors évidemment, il faut que le patient le veuille, hein. Tous
les patients ne ne souhaitent pas que leur femme, leur mari.
14:11
Soient présents avec eux, mais très souvent l'aidant est là et c'est excessivement important parce que
comme je disais, le patient souvent annonce de de du cancer et dans un état de sidération qui lui rend
très difficile l'appréhension de tous les éléments qu'on lui annonce qu'il a un cancer et
potentiellement un un mauvais pronostic. Et l'aidant peut dès dès ce moment-là être un point de d'appel
pour se souvenir de ce que le médecin a dit et aider le patient plus tard.
14:40
Et est ce que tu peux nous expliquer ce qu'est une RCP et qui y participe ? Alors une fois que le
diagnostic est posé, le l'oncologue comme je le disais ne va pas décider tout seul du traitement du
patient, il va proposer des options thérapeutiques à lors d'une réunion de concertation
pluridisciplinaire. Alors qu'est ce que c'est que cette RCP ? C'est une réunion.
15:03
Qui va associer a minima ? Ça c'est la loi. 3 spécialités médicales très souvent on a un oncologue, un
chirurgien et un radiothérapeute, surtout pour les formes, les les néo diagnostics où on va avoir
potentiellement besoin de ces 3 spécialités médicales. Ces RCP, elles peuvent être soit on va dire
simples. Donc c'est ce qu'on appelle des RCP d'organes. Dans tous les hôpitaux, vous allez rencontrer
par exemple une RCP digestive, une RCPORL, une RCP sain, une RCP gynéco.
15:33
Et donc donc là elles sont très généraliste mais elle concerne tous les patients. Et puis on peut avoir
des des RCP spécialisés, donc ça c'est plutôt dans les dans les gros centres et les CHU pour des
problématiques spécifiques. Par exemple on a des RCP, on co VIH. On sait que les patients séropositifs
ont d'une part une immunité très spécifique et d'autre part prennent des traitements antirétroviraux qui
sont pas du tout dépourvus.
15:57
De risque d'interaction médicamenteuse, et donc il est très important de discuter avec des spécialistes
par exemple de pharmacocinétique lors de ces RCP onco VIH. On pourrait avoir aussi des RCP
d'oncogériatrie pour pouvoir faire des arbitrages. Par exemple ce patient très âgé mais en très bonne
forme est ce qu'on peut lui lui appliquer une chimiothérapie plein de doses ? Et à l'inverse ce patient
qui est finalement pas si âgé que ça mais qui a plein de comorbidité, est ce que c'est licite de lui
faire un traitement plein de doses ? Est ce qu'il vaut pas mieux opter vers un traitement autre ?
16:26
Donc on a également des RCP donc co fertilité pour les les femmes qui vont être traitées par chimio, qui
veulent procréer plus tard, et cetera, et cetera. Dans ces RCP, au-delà de ces 3 spécialités
obligatoires, on pourra avoir d'autres intervenants ponctuellement en fonction des des nécessités des
dossiers, vous pourrez avoir un anapath qui va intervenir, un radiologue, des spécialistes d'organes et
puis évidemment le pharmacien qui pourra être présent. Mais on vous en reparlera.
16:52
Donc l'intérêt de cette décision de RCP, c'est qu'elle est collégiale. On ne laisse pas un oncologue
seul face à son patient. Dans le doute, c'est une discussion qui est où ? Où toutes les composantes de
la maladie et toutes les dimensions du patient sont prises en compte. Et Ben les décisions de RCP, qui
peuvent même être des options options à option B, vont être prises collégialement.
17:16
Ce qui est important de savoir c'est que dans ces RCP on n'est pas déconnecté du patient puisque
évidemment si celui-ci a des desiderata particulier. Par exemple un patient pour un cancer d'aprocède
qui refuse absolument une chirurgie pour garder pour préserver sa fonction reptile ou une femme jeune
atteinte d'un cancer du sein qui veut absolument perdre ses cheveux bah c'est ces informations là seront
prises en compte dans la décision de traitement dans la RCP.
17:40
Et et globalement, une fois que le traitement, le diagnostic est posé, quelles sont les les alternatives
thérapeutiques pour le patient ? Alors les alternatives thérapeutiques en oncologie, bah il y en a pas
36 en fait, il y en a 3. C'est évidemment la chirurgie pour tout ce qui est oncologie solide, la
radiothérapie qui est plutôt indiquée dans les dans les également les l'oncologie solide. Mais on pourra
en en rencontrer également dans certains lymphome.
18:06
Et puis on a et surtout les chimiothérapies qui concernent les pharmaciens aussi bien de ville qu'à
l'hôpital, avec 2 grands types, la voie parentérale et notamment la voie intraveineuse, et puis la voie
orale, donc les voies intraveineuses. On aura évidemment les cytotoxiques très classiques.
18:25
Qu'on fait tous les jours. Et puis ce qu'on appelle des thérapies ciblées qui sont généralement des
anticorps monoclonaux dirigés vers des protéines très spécifiques, notamment tumorales, et qui
permettent de contrôler la maladie. Pour ce qui est des voies orales qui vont concerner au premier chef
les pharmaciens d'officine, on a 3 grands types. En fait, les cytotoxiques, surtout en hématologie, les
hormonothérapies concernent principalement le cancer du sein et le cancer de la prostate.
18:52 Et puis la grande famille des thérapies ciblées orales où on va avoir les inhibiteurs de tyrosine kinase, les anti CD cacatys, et cetera, donc des thérapeutiques très ciblées sur des spécificités de des des cellules cancéreuses et et parmi à part les médecins, Parmi les autres professionnels de santé, est ce que les les les, les infirmières, les IDE font des consultations d'annonces ?
19:15
Alors oui, c'est très important cette consultation d'annonce. Comme je l'ai dit tout à l'heure, elle est
quelque part découpée en 2. On va voir la consultation d'annonce médicale comme je l'ai dit, qui est
très ciblée sur la maladie, être sûr que le patient a compris de quoi il souffrait. La consultation
d'annonce Paramédicale qui est réalisée généralement par une IDE de coordination ou une autre infirmière
va l'être beaucoup plus pragmatique, peut être souvent moins formelle, mais très très informative pour
le patient.
19:41
Elle va lui expliquer Comment ça va se passer, où est ce qu'il sera traité. Par exemple, s'il doit avoir
une radiothérapie, ça peut être dans un autre hôpital que celui où il va être suivi pour sa
chimiothérapie. Quand est ce qu'il devra voir le le médecin pour ses réévaluations, quel soin de support
il va avoir, les antiémétiques par exemple, mais pas uniquement. Elle pourra également lui donner tout
renseignement utile à sa prise en charge. Vous avez des patients qui sont très socialement, socialement
très.
20:07
Fragilisée, elle pourra les adresser à une assistante sociale, un patient qu'elle sent complètement
perdu sur le plan psychologique. Elle l'adressera également lors de cette consultation auprès du
psychologue du service d'oncologie. Elle va lui remettre, et c'est très important, le plan personnalisé
de soins. Donc c'est un document qui va résumer les traitements anticancéreux que le patient doit
recevoir sur les semaines ou les mois qui viennent.
20:32
Et donc ce document est une source d'information très importante puisqu'on a vraiment quelque part un
signe optique, un résumé de du traitement du patient. Et puis évidemment, elle va lui donner les
prescriptions qu'il va dont il va avoir besoin pour récupérer son traitement, anticancérorale à
l'officine, par exemple pour les traitements de support en si besoin, et cetera, et wakil alors le
formation hospitalier. Quand et comment interviennent ils dans le dans le circuit alors ?
21:01
En fait le le pharmacien hospitalier, il va participer au RCP si possible. Je veux dire par là, il y a
une multitude de RCP qui existent. Comme Bertrand l'a dit tout à l'heure, dans les gros centres, vous
avez des RCP très spécialisés, donc oncovih, oncogériatrie, et cetera. Et ensuite on a les RCP d'organes
donc ce qui fait que les pharmaciens étant un effectif un peu restreint et ne peuvent pas participer à
toutes les RCP. Donc selon les centres le le pharmacien participe plus ou moins au RCP.
21:30
Mais quand cela est possible, évidemment, le pharmacien y participe. Alors pour pour être très pratico
pratique en fait le en RCP, il y a le médecin spécialiste, qu'il soit oncologue, chirurgien ou
radiothérapeute qui vient présenter le dossier du patient. Donc il présente le cancer, le diagnostic cas
le patient, le stade de la maladie l'anapath. Et puis il va faire une proposition thérapeutique.
Ensuite, il y a une décision collégiale qui va être prise.
22:00
Quand le pharmacien est présent, il va pouvoir intervenir notamment sur le versant de la proposition
thérapeutique en proposant un accès à un traitement auquel personne n'avait pensé autour de la table
parce que c'est un accès précoce et que les les les les, les spécialistes n'avaient pas forcément
l'information. Et le pharmacien, lui par contre a l'information, donc il peut proposer ce traitement. Il
peut proposer une alternative thérapeutique lorsqu'il y a par exemple une interaction médicamenteuse qui
est qui est mise en évidence lors de cet RCP.
22:28
Après discussion en entre tous les spécialistes, il peut aussi proposer en cas d'interaction par exemple
un suivi des concentrations plasmatiques. Typiquement s'il y a une interaction entre 1IPP et 1ITK et
qu'on peut-on peut pas enlever l'i PP au patient parce que il a un syndrome de Zoliger ellinson et que
et que c'est quelque chose qu'on doit prendre à vie, on va proposer de doser le médicament anticancéreux
dans le sang pour adapter les Posologies et donc tout ça.
22:56
Le pharmacien en fait va va être force de proposition lors de CRCP et participe grandement à la décision
finale du traitement. Et et si y a une consultation pharmaceutique, comment ? Comment vous l'organisez
alors ? Ça, c'est aussi un versant à l'hôpital où en fait on va être partie prenante, c'est les
consultations pharmaceutiques en fait.
23:22
Nous, à l'hôpital, on va voir les patients surtout traités par thérapie orale anticancéreuse. C'est pas
le cas dans tous les centres, mais ça devient un Gold standard. C'est à dire que de plus en plus de
centres se mettent à faire des consultations pharmaceutiques sur les thérapies orales anticancéreuses.
Et il y a aussi des centres qui font des consultations sur les voies intraveineuses, alors pas beaucoup
de centres. Mais ça commence, ça commence à arriver.
23:49
Le problème évident, c'est que on n'a pas forcément les moyens humains de le faire. Donc chaque centre
s'organise comme il peut et en fonction des moyens qu'il a. Et donc avant la sortie du patient de
l'hôpital, est ce qu'il y a un bilan de médication ou une consultation, enfin une un entretien
pharmaceutique. Alors en fait, nous à l'hôpital, les consultations pharmaceutiques, elles, elles
s'organisent de la manière suivante, c'est qu'on va essayer de de de faire des consultations initiales.
24:19
Au patient, c'est à dire une fois que le traitement est est est prescrit au malade, nous allons
rencontrer le malade et lui faire une consultation. Lors de cette consultation initiale, nous allons
faire un bilan de médication, donc on va essayer de récupérer l'exhaustivité du traitement et donc on va
avoir besoin du pharmacien d'officine pour avoir accès à tous les traitements. Donc on va demander au
patient évidemment, d'amener ces ordonnances, mais.
24:45
Ensuite, il va falloir travailler également avec le pharmacien d'officine pour récupérer les
informations. Et est ce que vous avez des difficultés pour obtenir ces informations de la part des
officinaux ? Globalement, dans ma pratique courante et quotidienne, j'ai jamais eu de difficulté à à
dialoguer et à avoir les informations de la part des confrères officinaux. Non jamais. Ensuite, lors de
cette consultation, on va donner des conseils de bon usage. On va expliquer les modalités de prise,
comment prendre le traitement, à quel moment.
25:12 Expliquez surtout pourquoi. Parce que quand les patients comprennent-ils adhèrent mieux au discours et finalement, l'efficience du traitement est plus grande. Ensuite, on va expliquer aux patients les effets indésirables pouvant survenir avec ce traitement et la conduite à tenir. Parce qu'on sait très bien qu'un effet indésirable pris en charge précocement sera traité mieux, plus rapidement et le patient pourra in fine.
25:38
Être traité plus longtemps et augmenter ses chances de réponse au traitement. Donc ça c'est vraiment un
versant sur lequel on travaille. Et ensuite il y a le versant des interactions médicamenteuses où on va
pouvoir regarder les interactions médicamenteuses également. Et puis il y a un dernier point qu'on
aborde, c'est l'observance, l'observance. Donc on sait très bien que toutes les études le montrent, les
gens ne sont pas forcément très observants, donc il y a un gros travail à faire sur l'observance afin
d'optimiser.
26:07
L'efficacité du traitement. Et donc nous, c'est vrai que dans les centres hospitaliers, on a du mal à
faire des consultations de suivi, on fait surtout des consultations initiales, donc au démarrage et donc
c'est difficile pour nous de travailler sur l'observance. Et en ça dans le cadre de l'avenant 21 avec le
pharmacien d'officine, le pharmacien référent, parce que lors de notre entretien, on prend les
coordonnées du médecin généraliste référent, du pharmacien d'officine référent et des différents
spécialistes. Le LA. Enfin, le nerf de la guerre, ça va être d'essayer de s'articuler entre officinaux
et hospitaliers pour pouvoir.
26:36
Vous d'un côté faire par exemple de l'initiation et puis vous enchaîner sur du suivi et travailler sur
l'observance entre autres. Donc ça c'est quelque chose qu'il va falloir développer et sur lesquels il va
falloir travailler. Et après votre structuration du bilan de médication ? Alors en fait, sur le bilan de
médication, c'est simple, on demande l'ordonnance, on demande des infos aux pharmaciens.
26:59
Le problème qu'on a, c'est que sur tout ce qui est phytothérapie, médecine complémentaire, compléments
alimentaires, huile essentielle, gemmothérapie, homéopathie, et cetera. Nous, on n'a pas ces
informations là et souvent le le patient peut nous dire, oui, effectivement, je vais prendre la
phytothérapie, je sais plus exactement ce que c'est, et cetera, et cetera. Et donc c'est vrai que sur
l'automédication également, le pharmacien d'officine est un appui important pour nous transmettre toutes
ces informations que que nous à l'hôpital on peut pas avoir. Et donc.
27:27
C'est vrai que cette relation est très importante parce qu'on va pouvoir mettre en évidence des
interactions aussi bien entre le médicament du traitement personnel et la chimiothérapie par voie orale
ou alors entre la phytothérapie et le et le traitement anticancéreux. Donc il y a vraiment un travail à
faire sur l'automédication et de nombreuses interactions sont soulevées en lien avec cette
automédication. Et donc régulièrement on met en évidence des interactions.
27:55
Et ce qui se passe nous à l'hôpital, ce qu'on va faire, c'est qu'on va faire des propositions
thérapeutiques au médecin. Alors en pratique, on l'oncologue qui suit. Le patient est informé de tous
les changements qu'on va proposer, de toutes les propositions qu'on va faire. Et puis ensuite on va
aussi voir avec le spécialiste, par exemple le cardiologue, le Gastro, Entérologue, le Rhumatologue qui
a prescrit le traitement incriminé dans l'interaction pour lui faire une proposition thérapeutique.
Admettons une interaction au niveau d'un AOD.
28:24
Et du d'un ITK. Donc le traitement est est le patient est traité par 1ITK pour son cancer et il a un
problème cardiaque donc il est sous AOD. Si on met en évidence une interaction à type de risque
d'inefficacité de l'a OD et donc d'augmentation du risque de thrombose, on va ? Euh.
28:41
Contacter le cardiologue pour lui pour lui préciser ce risque d'interaction et lui faire une proposition
d'alternative en lui disant en gros voilà j'ai une interaction avec l'a OD vous vous il faut éviter de
traiter le patient par OD. Par contre vous pouvez le traiter par AVK ou par Éparine donc on va toujours
faire une proposition thérapeutique. De la même manière si j'ai un patient qui a une interaction entre
1ITK et NIPP ou l'i PP va diminuer l'absorption de l'i TK en modifiant le PH.
29:09
Et que dans le cas du syndrome de Zelinger Ellinson par exemple, le patient est obligé de prendre son
IPP à vie, on va proposer après discussion avec le Gastro Entérologue, voir si on peut arrêter ou
diminuer l'i PP progressivement parce que on sait très bien que les IPP ont un effet rebond de de
l'acidité. Donc il faut arrêter les IPP de manière progressive et auquel cas selon l'indication on peut
pas du tout l'arrêter. Ce qui est le cas avec le Zelinger Ellinson. On va proposer un suivi des
concentrations plasmatiques de l'i. TK.
29:36
Et donc en fonction des concentrations du médicament dans le sang, on va adapter la posologie de l'i TK
pour avoir une posologie optimale et une concentration optimale pour assurer l'efficacité du traitement.
OK donc En conclusion Bertrand, qu'est ce que tu peux nous rappeler ? Est ce que tu peux nous rappeler
les points clés du du du parcours patient atteint de cancer à l'hôpital ?
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À, à mon avis, les points clés à retenir pour pour nos confrères officino, c'est en fait quels sont les
interlocuteurs incontournables pour eux lorsqu'ils vont voir les patients dans le cadre d'entretien
pharmaceutique à l'hôpital pour pouvoir optimiser leur prise en charge. Alors le premier interlocuteur
c'est, c'est c'est bête de le dire, mais il faut le répéter, c'est le patient. Le patient d'abord, il
est acteur de son traitement, donc il faut l'écouter, notamment dans toute la dimension effets
indésirables qui est très importante.
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Mais il a aussi les documents, ce patient, il faut s'appuyer dessus. Je vous ai dit tout à l'heure que
lors de la consultation d'annonce, on lui remet un plan personnalisé de soins. Alors très souvent il le
patient oublie qu'il a ce document, il a mis, il l'a rangé dans sa pochette, mais il se souvient plus du
tout de ce que c'est. Il faut lui demander parce que ce plan personnalisé de soins, c'est vraiment le
programme du patient pour les les mois qui viennent. Donc vous aurez les des informations très
pertinentes sur son traitement à l'intérieur.
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Il y a aussi tout ce qui est livret patient, alors c'est vrai que c'est très variable d'un laboratoire
pharmaceutique à l'autre. Certains hôpitaux peuvent également fournir des livrets patients qu'ils
éditent eux-mêmes. Alors c'est c'est pas systématique, mais ce livret patient, il peut être également
très intéressant pour le patient, enfin pour le pharmacien d'officine surtout puisque le patient va
inscrire dans ce livret éventuellement ses oublis de prise, les les effets indésirables qu'il va
rencontrer alors la fréquence des effets indésirables.
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Il va pas grader ses toxicités, mais le pharmacien d'officine pourra voir si le patient, par exemple,
aller 10 fois à la selle suite au démarrage de son traitement et pourra tout de suite réagir lorsqu'il
voit cet effet indésirable très important. Le 2e interlocuteur, à mon sens important pour les
pharmaciens d'officine, c'est l'oncologue. Alors c'est vrai qu'il y a souvent une sorte de barrière
psychologique pour le pharmacien, qu'il soit hospitalier ou officinal, à joindre le médecin d'un d'un
patient.
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Cette barrière, elle est quasiment abolie entre les pharmaciens et les oncologues. Pourquoi ? Parce que
d'abord, l'oncologue à l'hôpital est très conscient de l'apport pharmaceutique dans le suivi du patient
et Deuxièmement, l'oncologue très souvent lorsqu'il prend en charge un patient cancéreux, Ben le patient
a tendance à transférer, on va dire.
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Tout ce qu'il faisait avec son généraliste, tous ses traitements en cours, et cetera. Il va transférer
sur l'oncologue et finalement l'oncologue devient le le médecin généraliste entre guillemets du patient
et donc l'oncologue est une source très très importante d'informations parce qu'il a un visuel sur à peu
près tout. Alors évidemment faut pas appeler l'oncologue pour tout et n'importe quoi, il faut l'appeler
surtout dans 2 cas.
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Premier cas, c'est qu'on a des problèmes cliniques. Vous voyez des effets indésirables majeurs. Je j'en
ai parlé juste avant un patient qui a 10 diarrhées par jour, il faut absolument contacter l'oncologue
très rapidement parce qu'il y a il y a un risque d'abord d'arrêt de traitement et ensuite de Ben de même
éventuellement de de mise en danger du patient. Donc ça c'est très important. Et puis évidemment, vous
allez pouvoir le contacter pour tout ce qui est problèmes d'interaction ou de doses lorsque vous faites
votre entretien pharmaceutique à l'Officine, Si vous voyez que le patient.
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Ben a décidé de prendre de la phytothérapie, a décidé de rajouter des médicaments d'automédication et
que il y a potentiellement un risque d'interaction avec son son traitement par ITK. Il est très
important d'en avertir l'Oncologue alors l'oncologue si vous avez pas à le joindre. Le plan B, j'allais
dire c'est le pharmacien hospitalier. Nous on est excessivement disponible pour nos *** confrères de
ville.
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D'abord, Ben on a un contact qui est fraternel et très très facile hein walkie l'a l'a évoqué, on
discute très bien avec nos confrères d'officines et et nos confrères d'officines peuvent très facilement
communiquer avec nous. Alors nous on va être, on va avoir une plus-value surtout sur les problèmes
médicamenteux parce que quelque part c'est notre routine. On est hyper spécialisé en cancérologie donc
n'hésitez pas à contacter les pharmaciens hospitaliers qui prennent en charge des patients.
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Sous anticancéro oraux, ils seront toujours de de bons conseils et pourront faire remonter des
informations à l'oncologue. Un autre intervenant qui peut être aussi très intéressant, avec lequel il
peut être très intéressant d'interagir, c'est l'i DE de coordination, cet IDE de coordination. Comme
j'ai dit tout à l'heure, elle a une vision un petit peu panoramique. Elle va gérer beaucoup de choses
autour du patient dans son parcours.
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Et notamment toutes les problématiques organisationnelles. Vous avez un patient qui arrive en panique à
l'officine en vous disant mon Dieu j'ai pas la la prescription pour mon traitement le mois prochain.
Comment je fais ? Il me reste 3 comprimés là il y a pas d'hésitation à avoir. Vous appelez directement
l'i DE de coordination et elle elle va faire le nécessaire pour vous faire parvenir une prescription
très rapidement.
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De la même manière, si vous n'arrivez pas à joindre l'oncologue et le pharmacien hospitalier pour des
raisons, Ben tout simplement d'agenda, le l'oncologue peut être en consultation, le pharmacien aussi et
c'est clair que quand on est en consultation, Ben on peut pas répondre au téléphone à ce moment-là. L'i
DE de coordination pourra prendre les questions, vos coordonnées et Ben Rerouter les questions et les
coordonnées au médecin ou au pharmacien. Et nous on vous fera bien sûr un retour très rapidement. Donc
voilà le les interlocuteurs du pharmacien d'officine et puis on verra.
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Bah lors du prochain Webinaire comment en pratique à l'officine, ça peut se mettre en place ces ces
entretiens pharmaceutiques ? Et puis donc je j'ai plus qu'à remercier bah tous les gens qui nous
viennent de nous écouter donc merci à tous. Merci à tous et au 20 avril.