Les symptômes articulaires débutent généralement de manière insidieuse : au début, seul un petit nombre d’articulations sont touchées, habituellement de façon asymétrique. En l’absence de traitement, le nombre d’articulations touchées peut augmenter 1.
La douleur articulaire est habituellement la première manifestation du rhumatisme psoriasique. Parfois violente, elle apparaît plutôt la nuit, pouvant provoquer des réveils nocturnes, et au petit matin, s’atténuant avec l’activité physique et s’aggravant au repos2. Elle survient au gré des poussées inflammatoires, puis disparaît quelques jours à quelques mois lors des périodes de rémission.
Un gonflement articulaire accompagne fréquemment les douleurs. En effet, l’inflammation provoque une accumulation de liquide dans l’articulation, déclenchant ainsi un gonflement3,4.
Les arthrites concernent fréquemment les doigts et les orteils, avec un caractère asymétrique, ainsi qu’une atteinte des interphalangiennes distales.
Les formes sévères de rhumatisme psoriasique sont caractérisées par des destructions articulaires, pouvant s’accompagner de déformations des doigts et orteils4.
Près de 50% des patients atteints d’un rhumatisme psoriasique présentent des gonflements des doigts et des orteils dans leur globalité, se traduisant par des déformations des doigts ou des orteils « en saucisse », qualifiées de dactylites5.
Un tiers à 50% des patients atteints de rhumatisme psoriasique présentent une inflammation des sites d’insertion des tendons ou des ligaments sur l’os, qualifiée d’enthésite. Cette inflammation provoque des douleurs à caractère inflammatoire et un gonflement des tissus périarticulaires, concernant en premier lieu le tendon d’Achille et l’aponévrose plantaire. D’autres enthèses peuvent être atteintes, notamment au bassin, aux genoux, à la cage thoracique et aux coudes5.
Environ 1 patient sur 5 présente des douleurs et une sensation de raideur rachidienne au réveil, qualifiée de « dérouillage matinal » pouvant durer plusieurs heures… Cet enraidissement du rachis est dû à son inflammation au cours de la nuit. Le patient a du mal à se lever, son corps lui paraît « rouillé »3, il a du mal à effectuer certains mouvements. La maladie peut alors conduire progressivement à une réduction de la mobilité, qualifiée d’ankylose.
Le psoriasis précède habituellement l’apparition du rhumatisme psoriasique de dix à quinze ans3, bien que l’atteinte articulaire puisse précéder ou coïncider avec la découverte de l’atteinte cutanée dans 10 à 15 % des cas 6.
Le psoriasis se manifeste le plus souvent par des plaques rouges couvertes de squames, mais dans certains cas, les lésions peuvent être discrètes et passer inaperçues, retardant le diagnostic.
Pour plus d’information, vous pouvez vous référer à la page dédiée au psoriasis
Le psoriasis des ongles ou psoriasis unguéal est fréquemment associé à un rhumatisme psoriasique6, présent chez 65 à 85 % des malades7. Souvent confondue avec une mycose, l’atteinte s’exprime de différentes manières : anomalies de la coloration de l’ongle, altération de sa surface, épaississement ou décollement7 (appelé onycholyse).
Une atteinte inflammatoire de l’œil, appelée uvéite antérieure, peut toucher jusqu'à 30% des patients atteints de rhumatisme psoriasique. Elle se manifeste par des poussées de douleurs et de rougeur oculaires, pouvant s’accompagner d’une sensation de flou visuel, devant motiver la consultation d’un ophtalmologue sans délai8.
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, telles que la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique ou les colites non spécifiques, peuvent toucher jusqu’à 15% des patients atteints de rhumatisme psoriasique. Elles se manifestent notamment par des douleurs abdominales et des diarrhées, devant motiver une consultation spécialisée au moindre doute 9.
Le risque de maladies cardiovasculaires (cardiopathies coronariennes, maladies cérébro-vasculaires et artériopathies périphériques) est augmenté chez les patients atteints d’un rhumatisme psoriasique. Cette augmentation du risque impose un dépistage et une correction des facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels (tabac, hypertension artérielle, diabète de type 2 et syndrome métabolique).
La fatigue peut être la conséquence des douleurs articulaires, notamment lorsqu’elles occasionnent des réveils nocturnes, au cours des poussées du rhumatisme psoriasique.