Les relations sociales
D’après les résultats français de l’enquête RA-MATTERS*, 36 % des patients estiment que leur polyarthrite rhumatoïde affecte leurs relations amicales et professionnelles, et 35 % leurs relations avec les autres membres de leur famille. 51 % des patients interrogés déclarent que la maladie affecte leur participation aux activités sociales ou familiales.
Lorsqu’on vit avec la polyarthrite rhumatoïde, il est important de pouvoir en parler à son entourage. Se renfermer sur soi-même peut entrainer des malentendus avec ses proches, qui risqueraient de se sentir impuissants ou qui pourraient ne pas comprendre les tenants et les aboutissants de la maladie. Le dialogue peut s'instaurer dans différents secteurs de la vie quotidienne : à la maison avec son/sa conjoint(e) et ses enfants, au travail avec ses collègues ou lors des activités avec ses amis. Il n’est pas nécessaire de parler de sa maladie avec chaque personne de son entourage, c’est à chacun, en fonction de son caractère, de sa sensibilité et de la sévérité de sa maladie, d’identifier les personnes qu’il souhaite informer.1
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie qui peut entraîner des conséquences sur les activités du quotidien. Il faut donc savoir demander de l’aide si le besoin s’en fait sentir et ne pas être trop exigeant avec soi-même. Ce qui signifie garder une vie sociale et familiale tout en acceptant ses limites et en valorisant ce que l’on sait faire. Adopter cette attitude peut aider à retrouver énergie et joie de vivre et à profiter pleinement de ses proches.1
Le couple
D’après les résultats français de l’enquête RA-MATTERS*, 46 % des patients estiment que leur PR affecte leur relation de couple, 59 % estiment qu’elle nuit à leur sexualité et à leur vie intime : les femmes l’expriment plus fortement (62 %) que les hommes (47 %).
La polyarthrite rhumatoïde peut avoir des conséquences négatives sur la sexualité.1 Les causes d’une détérioration de la sexualité sont nombreuses :
Des difficultés physiques (articulations douloureuses ou raides) ;
Des effets indésirables liés aux traitements (dans certains cas : fatigue, sécheresse vaginale, baisse de la libido…) ;
Des problèmes relationnels (appréhension des douleurs lors des rapports sexuels, peur de parler de la maladie avec le conjoint, peur de ne pas être à la hauteur…).1
Aujourd’hui, les trois quarts des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde rencontrant des problèmes intimes n’osent pas en parler à leur médecin. C’est pourtant une des premières choses à faire : celui-ci pourra trouver des solutions afin de diminuer la fatigue ou soulager les douleurs articulaires. Le dialogue au sein du couple est également un ingrédient essentiel : parler de ce qui va bien ou moins bien et chercher des solutions ensemble pour améliorer leur intimité, en choisissant par exemple, des positions sexuelles plus confortables que d’autres.1
Le dérouillage matinal
La polyarthrite rhumatoïde se manifeste souvent par un enraidissement douloureux des articulations, qui se mettent à gonfler. Ces symptômes sont plus souvent présents en fin de nuit et le matin. C’est pourquoi au réveil, il faut attendre plusieurs dizaines de minutes que les articulations soient moins raides et moins douloureuses : c’est ce qu’on appelle le « dérouillage » matinal.2
Ce dérouillage peut être facilité par une routine quotidienne pour s’habiller :
Le soir, préparer déjà les vêtements du lendemain, car les douleurs seront sûrement plus fortes le matin ;
S’habiller avec des vêtements faciles à enfiler, plutôt larges et sans boutons ;
Préférer les chaussures sans lacets et utiliser un chausse-pied.3
L’alimentation
Il n’existe pas aujourd’hui de régime alimentaire pouvant ralentir l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde.4 Certaines études ont mis en avant l’intérêt des acides gras polyinsaturés (et plus particulièrement des oméga-3) qui pourraient jouer un rôle anti-inflammatoire : 5,6 privilégier certaines huiles (colza, olive…) plutôt que le beurre et consommer modérément des poissons gras (comme le saumon ou la sardine) pourrait jouer un rôle bénéfique au niveau des articulations. D’autres études ont montré les bénéfices d’un régime de type méditerranéen sur la douleur en cas de polyarthrite rhumatoïde.3-6
Dans certains cas, certains régimes peuvent être recommandés :
En cas de surpoids, il est conseillé de limiter les apports en calories et donc de manger léger et équilibré.
En cas de traitement par corticoïdes, un traitement allégé en sel ou en sucre et des apports suffisants en calcium sont nécessaires.4
Il est recommandé de prendre conseil auprès d’un spécialiste de la nutrition pour éviter les erreurs de régime et les carences alimentaires.4
Le tabac et l’alcool
Le tabac augmente le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde, ainsi que la sévérité de la maladie. Le tabac accélère la progression de la maladie et réduit également l’efficacité des traitements. Pour ces raisons ainsi que pour le caractère nocif du tabac sur la santé, il est conseillé d’arrêter de fumer. Il faut donc en parler à son médecin : il peut proposer des aides efficaces pour faciliter l’arrêt du tabac.6,7
Concernant l’alcool, des études ont suggéré qu’une consommation très modérée pourrait avoir un effet protecteur sur la progression de la maladie. Mais une consommation plus importante d’alcool aurait un effet inverse et aggraverait la polyarthrite.6
Le travail
Il est tout à fait possible, avec un traitement adapté, de continuer à travailler malgré une polyarthrite rhumatoïde. Au moment des poussées de la maladie, les douleurs et la fatigue peuvent cependant rendre l’activité professionnelle difficile.4
Voici les conseils à suivre :
Ne pas s’épuiser : il faut savoir s’arrêter à temps et en parler à son médecin qui pourra envisager de prescrire un arrêt de travail. Dans ce cas, il pourra orienter vers le médecin du travail pour une visite de pré-reprise. Cette visite permet d'évaluer l’aptitude au poste de travail et de proposer des mesures personnalisées.4,8
Envisager d’adapter son activité : des aménagements du poste du travail ou des horaires peuvent permettre de continuer une activité professionnelle adaptée. Dans certains cas, la solution pourra être de travailler dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique. Dans d’autres cas, si la reprise du travail est impossible, une mise en invalidité peut être proposée.4,8
Se renseigner : pour avoir plus d’informations sur les droits liés à la maladie, il est utile de se renseigner auprès du médecin traitant, du médecin du travail ou d’une assistante sociale (hôpital, mairie, Assurance Maladie).4,8
Le sport
Lors des poussées, il faut laisser les articulations au repos, mais en dehors des poussées, il est important de maintenir une activité physique adaptée. Être inactif, c’est prendre le risque de voir fondre ses muscles et donc de perdre en force et en équilibre, alors que la pratique d'une activité physique régulière permet de gagner en souplesse, de soulager les douleurs et de limiter l’enraidissement des articulations.4,6 Autre avantage : rester actif réduit le risque de souffrir d’ostéoporose ou de problèmes cardiovasculaires, deux problèmes de santé fréquents en cas de polyarthrite rhumatoïde.9
En pratique, l’idéal est de continuer les activités pratiquées avant l’apparition de la maladie, et de les adapter à ses capacités physiques et à son état de santé. L’aide du kinésithérapeute pour une reprise d’activité peut être utile.4
Certaines activités sportives sont particulièrement conseillées en cas de polyarthrite rhumatoïde :
La marche ;
Les sports aquatiques (natation, aquagym) ;
Le vélo (en appartement ou en extérieur) ;
La gymnastique.4
Les vacances
Il est tout à fait possible de voyager lorsqu’on souffre de polyarthrite rhumatoïde. Il faut toutefois penser à anticiper certains aspects de son voyage.
Voici quelques conseils pour partir l’esprit libre :
Mettre à jour ses vaccinations : En cas de départ à l’étranger, on peut se renseigner auprès de Vaccination Info service sur les vaccins à faire en fonction de la destination. Certains vaccins peuvent ne pas être indiqués si vous prenez un traitement de fond : il faut donc faire un point sur ce sujet avec son médecin traitant.4
Prévoir le traitement nécessaire : Il faut prendre dans ses bagages le traitement pour toute la durée du séjour, sans hésiter à prendre un supplément en cas de problème. Certains traitements nécessitent aussi de respecter la chaine du froid, il est donc indispensable de penser au transport du produit (sac isotherme et certificat pour l’avion) et à sa conservation dans le lieu de destination : là aussi il s’agit d’en parler avec le médecin et/ou le pharmacien. Garder sur soi une ordonnance avec la liste des traitements en français et anglais est également important.4,10
Profiter des aménagements proposés par les transporteurs : si le voyage comprend des déplacements en train ou en avion, il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès de la compagnie pour bénéficier d’une assistance personnalisée et d’une aide au port des bagages dédiées aux personnes présentant un handicap ou ayant de la difficulté à se déplacer.10
Les activités
Voici quelques astuces à garder en tête pour faciliter les activités du quotidien en cas de polyarthrite rhumatoïde :
Ne jamais forcer en cas de douleur : savoir s’arrêter à temps.12
Privilégier les activités physiques douces pour les articulations.12
Eviter de courir ou de marcher sur des surfaces dures lors de poussées douloureuses au niveau des genoux ou des chevilles.12
Ne pas hésiter à demander de l’aide pour effectuer des tâches difficiles, comme soulever des charges lourdes.12
Se renseigner sur les facilités mises à disposition des personnes à mobilité réduite : dans les transports (train, avion…), les musées, les cinémas, les théâtres…12
Demander à son médecin une orientation vers un ergothérapeute, spécialiste des aides techniques, qui aide les personnes avec des problèmes de mobilité ou de motricité à mieux s’adapter aux contraintes de la vie quotidienne.13