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Les traitements médicamenteux
Aujourd’hui, on ne peut pas encore guérir de la polyarthrite rhumatoïde. Cependant, les traitements existants peuvent enrayer l’évolution de la maladie, prévenir la destruction articulaire et soulager les symptômes liés aux crises, tels que les gonflements et les douleurs articulaires.1,2 La prise en charge doit être instaurée précocement, dès les premiers symptômes : elle associe en général un traitement de fond, un traitement symptomatique et un accompagnement non médicamenteux.2
Traitements symptomatiques
Les traitements symptomatiques ne sont pas spécifiques de la PR. Comme leurs noms l'indiquent, ils agissent uniquement sur les symptômes tels que la douleur et/ou l'inflammation, mais n’empêchent pas l’évolution de la maladie. Ils ont un délai d'action rapide.2 Le traitement symptomatique peut comporter :
Des antalgiques pour calmer la douleur.1
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui soulagent la douleur et la raideur matinale. Ils peuvent être prescrits en association avec le traitement de fond lorsque celui-ci ne soulage pas suffisamment les symptômes.1
Des corticoïdes, si nécessaire, en association avec un traitement de fond.1 Les corticoïdes vont réduire l’inflammation et soulager les douleurs. Un autre moyen d’utiliser les corticoïdes est de les administrer directement dans l’articulation : c’est ce qu’on appelle « les infiltrations ».2
Les traitements de fond
Les traitements de fond traitent la cause de l’inflammation articulaire et ont comme objectif d’arrêter l’évolution de la maladie. Ils agissent lentement et leurs effets ne peuvent être évalués qu'à partir de quelques semaines de traitement.2
On distingue plusieurs types de traitements de fond dans la PR :3
Synthétiques conventionnels (csDMARD) : « Composé issu du génie chimique, développé selon une méthodologie pragmatique (absence de cible pré-identifiée) et disposant d’une mode d’action anti-inflammatoire en général incomplètement connu. »
Synthétiques ciblés (tsDMARD) : « Composé issu du génie chimique, développé dans le but de cibler une molécule (enzyme, cytokine, récepteur) impliquée dans la pathogénie du rhumatisme. »
Biologiques ciblés (bDMARD) : « Composé issu du génie génétique, aboutissant à la production d’un anticorps ou d’un récepteur soluble monoclonal, dans le but de cibler une molécule (enzyme, cytokine, récepteur) impliquée dans la pathogénie du rhumatisme. »
Biosimilaires (bsDMARD) : « Composé issu du génie génétique, aboutissant à la production d’un anticorps ou d’un récepteur soluble monoclonal, de structure identique à un bDMARD original, ayant démontré son équivalence en termes pharmacocinétiques et pharmacodynamiques. »
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Les traitements non-médicamenteux
Les traitements physiques
Kinésithérapie
La kinésithérapie fait partie intégrante de la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde. Elle permet de renforcer les muscles et de lutter contre les déformations et les enraidissements des articulations. Le kinésithérapeute peut également proposer au patient un programme d’exercices à faire à domicile.4
Ergothérapie
L’ergothérapeute est un professionnel de santé. Il intervient pour protéger les articulations et faciliter le quotidien à l’aide de conseils personnalisés, d’aménagement de l’environnement, et d’appareillages spécifiques : attelles, chaussures orthopédiques, cannes… En limitant les mouvements, les orthèses permettent de réduire la douleur et l’inflammation.1,5
Cures thermales
Les cures thermales associent des traitements utilisant de l'eau, de la vapeur, ou de la boue thermale avec des sessions de kinésithérapie. Ces cures peuvent apporter un bénéfice antalgique et fonctionnel aux patients atteints de PR stable ou ancienne et non évolutive. Leur efficacité dans la polyarthrite rhumatoïde reste cependant controversée. Néanmoins, elles offrent une occasion de se consacrer à son bien-être dans un cadre plaisant, de mobiliser les articulations après une poussée et de bénéficier d'un programme éducatif et rééducatif spécifique à la maladie. Ces cures durent habituellement trois semaines et doivent être prescrites par un médecin via un formulaire de demande d'entente préalable, qui est ensuite soumis à la Sécurité Sociale.5,6
Le traitement chirurgical
La chirurgie est un élément clé dans le traitement des formes sévères et actives de la polyarthrite rhumatoïde, en particulier lorsque les jambes sont touchées. Les décisions chirurgicales sont prises lors de consultations conjointes entre rhumatologues, chirurgiens orthopédistes et le patient, et peuvent inclure plusieurs interventions groupées pour minimiser le temps d'hospitalisation et de rééducation. Les principales techniques chirurgicales visent à améliorer la mobilité articulaire, à soulager la douleur de manière durable ou à stabiliser une articulation endommagée pour éviter des complications comme les ruptures de tendons.7
Ces techniques incluent :7
- Le nettoyage de l’articulation en enlevant les tissus enflammés qui entourent les tendons (ténosynovectomie) ou la membrane synoviale (synovectomie).
- Le blocage de l’articulation en fixant ensemble les deux os (arthrodèse). Cette technique est proposée pour stabiliser une articulation fortement abimée, instable et douloureuse.
- Le remplacement de l’articulation par une prothèse. Généralement, au niveau des hanches et des genoux. Pour les chevilles, les coudes ou les épaules, les prothèses commencent à être utilisées avec des résultats encourageants.